C'est l'occasion de rendre
hommage aux femmes qui luttent pour l'amélioration de la condition féminine, de
réfléchir à la place de la femme dans notre société, d’aborder la notion
d’égalité hommes femmes et de revenir sur les luttes menées par la gente
féminine. On en profite aussi pour dresser des bilans, réfléchir ensemble,
échanger, s'encourager...
Pour le petit historique, cette
célébration puise ses origines dans les manifestations féministes du
début du 20ème siècle. L’idée de créer une Journée internationale des femmes aurait émané de la
2ème conférence des femmes socialistes. Cette journée a été officialisée par
les Nations Unies en 1977 puis en 1982 en France.
Le thème de cette année : «Le
Corps des femmes : Enjeux de société». Un thème large qui laisse à chacun la
place de s’investir pleinement dans cet événement. Il est bon de rappeler que
«La journée de la femme» comme elle est plus communément appelée, n’est pas
dédiée aux femmes uniquement mais à toutes personnes homme ou femme, jeune ou
moins jeune. Le but est de vivre ensemble et de construire une meilleure
société permettant à chacun d’y avoir une place à part entière.
La place de la femme en
politique
L'occasion est trop belle pour ne
pas aborder la question de la place des femmes en politique.
Cette journée sera peut-être
l'occasion pour certains, non pas de se poser cette question, mais tout du
moins de constater que d'autres la posent...
Le
bilan des dernières élections municipales est assez mitigé au
regard de la parité. Ce sont les élections municipales de 2001 qui
ont vu la première application de la loi imposant qu’il y ait
autant de femmes que d’hommes sur les listes, pour les communes de
plus de 3500 habitants. Elles ont débouché sur une parité
effective dans les conseils municipaux mais pas dans leurs exécutifs
(le maire et ses adjoints) c’est à dire là où se trouve le
pouvoir ; avec 10% de femmes maires en 2001 et 13.8 % en 2008,
on est très loin de la parité.
Autre
exemple avec une évolution plus notable, les élections législatives : en
2002, elles sont un échec pour l’objectif de parité. L’absence d’obligation de
parité des candidatures pour ce type de scrutin, a été compensée par une simple
pénalité financière pour les partis ne présentant pas un nombre équivalent de
femmes et d’hommes sur l’ensemble des candidats. Les petits partis ont respecté
la parité mais les grandes formations politiques ont préféré le risque de la
pénalisation financière. Il faut rappeler ici l’importance des enjeux de
pouvoir pour des élections souvent déterminantes pour la carrière de ceux qui
sont entrés en politique, la concurrence est rude et le poids de la notoriété
pour l’investiture par le parti joue en défaveur des femmes. La progression du
nombre de femmes députées est faible jusqu'à 2012 (contre 10,9% en 1997 à 12,3%
en 2002, 18,5 en 2007) où 155 femmes ont été élues députées. Un chiffre sans
précédent en France mais encore très éloigné de la parité puisque 422 hommes
ont été élus. Le taux de femmes au Palais-Bourbon s'élève désormais à 26,86 %.
Ce
taux, toujours très loin de la parité, pose la question des limites de la loi
et de l’absence d’une volonté politique dans ce domaine chez les principaux
partis politiques.
L’absence
de parité là où s’exerce réellement le pouvoir a vraisemblablement de multiples
explications : il y a les limites de la loi, ses détournements parfois, le
fonctionnement des institutions et des partis, les archaïsmes de la société
française et son « machisme », sans sous-estimer les hésitations des
femmes elles-mêmes avec les contraintes qui pèsent sur elles qui, souvent,
pratiquent une forme d’autolimitation dans leurs ambitions au plan politique
(mais aussi professionnel).
Pour ceux qui souhaitent
approfondir la question, l'étude présentée dans un article de « Sénat
actualités » relate de manière très intéressante les causes alléguées de la trop faible participation
des femmes à la vie publique, l'opportunité d'une augmentation de la place des femmes dans la vie publique et les solutions préconisées pour accroître la
participation féminine à la vie publique.
Cf : http://www.senat.fr/rap/r96-384/r96-38411.html
En voici un extrait :
« Les mesures se
référant à des solutions institutionnelles renvoient à :
- la réforme du mode de
scrutin (soutien de liste, scrutin proportionnel) ;
- la limite d'âge ;
- la réduction du cumul des
mandats ;
- une réforme du financement
des partis politiques en fonction du nombre de femmes présentées aux
élections ;
- l'inscription de la parité
dans la Constitution ;
- la mise en œuvre de
quotas, "mal nécessaire" pour atteindre progressivement la parité, à
partir d'un tiers de femmes à toutes les élections (réponse majoritairement
masculine).
D'autres mesures préconisées
se caractérisent par le souci d'adapter le statut de l'élu(e) aux contraintes
familiales et domestiques des femmes :
- allocations et aides
financières permettant de concilier éducation des enfants, vie professionnelle
et vie publique, le cas échéant sous la forme d'une "allocation familiale
de libre choix" (réponse majoritairement masculine) ; certains voient
mal néanmoins comment une telle allocation pourrait être compatible avec la
conduite simultanée d'une carrière politique et d'une profession ;
- réduction du temps de
travail, aménagement des horaires et indemnités supplémentaires permettant aux
élues de financer la garde de leurs enfants pendant les réunions liées à
l'accomplissement de leur mandat ;
- aménagement du temps de
travail des conjoints d'élues, afin que ceux-ci puissent les remplacer auprès
des enfants ;
- amélioration du statut de
l'élu(e), garantissant le retour à la vie professionnelle dans des conditions
analogues à celles dont bénéficient actuellement les seuls fonctionnaires,
permettant l'accès à des aides à domicile, et comportant des garanties de
ressources pendant l'accomplissement du mandat pour ceux (et celles) qui ne
poursuivraient pas leur activité professionnelle (réponse à parité masculine et
féminine). »
La représentation des femmes en
politique en France :
Année
|
Part de femmes
en %
|
Députées
|
2012
|
26,6
|
Sénatrices
|
2011
|
21,8
|
Maires
|
2008
|
13,8
|
Conseillères générales
|
2011
|
13,8
|
Conseillères régionales
|
2010
|
48
|
Conseillères municipales
|
2008
|
35
|
Députées européennes
|
2009
|
43
|
Source : Observatoire de la parité, ministère de
l'Intérieur
|
Les Journées de la femme à
Hénin-Beaumont :
A Hénin-Beaumont, suite à un
travail en partenariat des services de la ville et de l'Escapade avec
l'association CAPS 62, représentée par Mme Farida Belhis lors des réunions de
préparation, l'édition 2013 des journées de la femme repose largement sur des
actions culturelles (cinéma, théâtre, hip-hop...), sources d'échanges, de
partage et d'émotion pour alimenter le débat et la réflexion. Les questions de
santé et de bien-être seront au cœur des échanges. Un vingtaine de stands vous
accueilleront à l'Escapade.
Inauguration officielle ce
mercredi à midi à l'Escapade. Venez nombreux du 5 au 9 mars !
Caroline Troy.
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