Monsieur le maire, mesdames et messieurs les élus.
Lors du dernier Conseil Municipal du mandat précédent, Monsieur Bouquillon, alors Conseiller Municipal, avait expliqué les raisons conduisant l’Opposition à voter contre une délibération visant à vendre à une entreprise privée des biens immobiliers situés au cœur de ville.
Notre refus portait sur le fond et sur la forme.
Sur le fond, nous étions fondamentalement opposés à la vente systématique du domaine public, vente systématique pratiquement toujours réalisée dans la précipitation et sans aucune forme de concertation. Opposés à cette vente systématique, nous le sommes toujours, même si vous allez me rétorquer que la délibération d’aujourd’hui porte sur le déclassement et que la vente sera proposée en septembre. Opposés, nous le sommes donc toujours, et d’autant plus, dés lors que le projet consiste à faire construire à un privé des bâtiments qui seront loués ensuite à ce même privé par la ville. Le comble est atteint quand on sait qu’il s’agira de locaux destinés à héberger des services municipaux. A ce sujet, nous attendons avec une impatience mesurée la réaction des élus communistes dont on connait l’attachement viscéral au véritable service public….impatience mesurée, car nous ne nous faisons plus guère d’illusion sur leurs facultés d’avaler des couleuvres…preuve en est, le silence assourdissant de Monsieur Noël qui ne trouve rien à dire alors que récemment une grande partie du personnel géré par l’association « l’Escapade » a subi un retard de paiement inexcusable, paiement fractionné par ailleurs en 2 parties espacées de15 jours. Tout autre patron serait qualifié de voyou par le même Monsieur Noël…..Impatience mesurée également quand on sait qu’en toute illégalité des factures imputables à l’Escapade sont payées par une autre association : l’Atrium. Soyez assurés que nous ne manquerons pas d’informer la CRC de ces irrégularités. De même, nous nous permettrons d’attirer l’attention des magistrats de cette institution sur les nombreuses commandes que vous avez passées illégalement en 2007, dont il semble que nombre d’entre elles ne sont pas encore honorées….vos plus proches collaborateurs n’hésitent plus à se plaindre de cette situation et certains annoncent même un chiffre s’approchant de 4 millions d’euros.
Revenons- en à cette délibération. Nous vous avions également expliqué à l’époque, que nous contestions la forme : Elle était entachée de nullité car manquant de précision .Manquaient rien de moins que les références cadastrales, ce qui empêchait les conseillers municipaux de voter en connaissance de cause. Aussi, si dans la délibération que vous proposez aujourd’hui, vous demandez d’annuler celle du 24 décembre, vous agissez contraint et forcé sur ordre de Monsieur le préfet qui nous a informés qu’il suivait cette affaire avec un regard très attentif.
Aujourd’hui, pour reprendre un vieil adage populaire, « vous remettez l’affaire sur le tapis », pire même, vous en rajoutez deux louches et pas des moindres car en plus de l’îlot mairie et de l’îlot Carnot, vous n’hésitez plus à dilapider totalement le cœur de ville en abandonnant rien de moins que les biens immobiliers jouxtant la mairie, l’ilot Carnot, la place de la Perche ainsi que les espaces verts jouxtant le boulevard Maréchal Juin. Nous ne sommes pas dupes quant aux raisons qui vous conduisent à dilapider honteusement tout le cœur de la ville : Il vous faut de l’argent frais, il vous faut de l’argent frais pour payer ce que vous devez.
J’en ai bientôt fini Mesdames et Messieurs les élus. D’avance je peux vous dire que je devine le style de votre réponse, Monsieur le Maire : utilisation de la dérision, pirouette verbale, ou haussement d’épaules ou pire encore, silence méprisant. Nous en avons l’habitude. Sur cette façon d’être, je garde précieusement imprimée dans ma mémoire une expression de Madame Genty quand elle siégeait naguère sur les bancs de l’opposition. Ulcérée par votre attitude méprisante, elle vous avait infligé une réplique sans aucune réserve. Je cite Mme Genty : « Vous êtes abject Monsieur le Maire ». Ni avant, ni après, aucun conseiller de l’opposition n’eût de propos plus sévères à votre égard. Aujourd’hui, Madame Genty siège dans la majorité. Dont acte !
Madame Lienemann, je m’adresse à vous très respectueusement mais également très solennellement. Vous qui avez été ministre de François Mitterrand, vous qui mieux que moi connaissez les exigences de gestion publique, comment pouvez-vous cautionner une telle politique ? Pendant combien de temps allez-vous vous compromettre dans cette galère ? Nous ne mettons pas en cause la légitimité de l’équipe majoritaire….Nous nous inclinons devant le verdict des urnes…………Pour autant, nous ne pouvons accepter l’inacceptable. Cette politique est hautement condamnable. Notre rôle d’opposants républicains consiste à dire haut et fort ce que nous pensons au plus profond de nous-mêmes. Vous ruinez notre ville et nous ne l’acceptons pas. Notre préférerions et de loin exercer le style d’opposition que vous appelez de vos vœux dans votre dernier tract du PS. Sur les principes Républicains fondamentaux peu de choses nous opposent, Madame Lienemann. Comme vous, nous rêvons d’une République plus juste. Comme vous nous pensons à la jeunesse et nous aimerions qu’elle puisse jouir d’un avenir radieux. Comme vous, nous voulons une réelle solidarité en direction des personnes âgées et en difficulté. Comme vous nous voulons un service public de qualité. En revanche, nous connaissons vous et nous un point réel et majeur de divergence : Contrairement à vous, nous n’acceptons pas que notre ville soit conduite avec des méthodes clientélistes et que le patrimoine que nos anciens nous ont légué soit dilapidé au profit d’intérêts peu compatibles avec les règles républicaines auxquelles nous sommes viscéralement attachées.
Pour toutes ces raisons nous votons contre cette délibération.
Christine Coget
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