Une visiteuse bien connue du blog d' Alain Alpern, nous envoie un texte ayant largement sa place dans la rubrique " La parole est à vous ".
Mary a dit :
Non, le FN n'est pas le premier parti de France, analyse d'une erreur courante... Extrait d'Atantlico, mais cette analyse, allant dans ce sens, n'est pas la seule. Démonstration! "Mais cet excellent résultat ne signifie pas que le FN quitte d’un coup son statut de parti marginal dans le système politique français. En effet, les élections municipales de mars 2014 viennent juste de montrer que ce parti commence à peine à se construire de nouveau (après l’échec des années 1990) une implantation locale sérieuse au niveau des pouvoirs municipaux. Le FN peut alors se féliciter du gain d’une dizaine de mairies, mais cela n’est toutefois encore pas grand-chose par rapport au nombre d’élus et surtout de maires des grandes forces territorialement implantées depuis des décennies que sont l’UMP, le PS et le PRG, l’UDI-Modem. Ces gains bien réels mais au total limitées aux municipales sont dus à un autre fait essentiel : le FN, pour l’instant, n’a aucun allié d’importance, le "Rassemblement Bleu Marine" (RBM) n’est pour l’heure que celui du FN avec quelques forces marginales d’extrême droite. Pour les présentes européennes, le "Bloc identitaire" a appelé à un vote FN par exemple sans d’ailleurs se rallier complètement au RBM à ce jour. Le FN reste donc ISOLE, contrairement aux autres partis historiques (UMP, PS, UDI-Modem) qui sont capables de se situer dans un réseau d’alliances victorieuses dans un système politique dominé par le scrutin majoritaire à deux tours. Enfin, il n’est pas sûr du tout que le FN soit le premier parti en nombre de militants : par leur implantation dans les pouvoirs locaux, l’UMP et le PS sont bien plus importants de ce point de vue. Rappelons qu’en mars dernier, le FN avait encore des difficultés à présenter des listes partout aux municipales. Il faudrait donc plutôt dire que, non pas que le FN est le premier parti de France, mais celui qui reçoit le plus d’attention de la part des médias. Les présentes Européennes ne font que confirmer à mon sens cette sur-attention à son égard. On oublie du coup le niveau de l’abstention, et les 75% d’électeurs qui sont allés voter et qui n’ont pas exprimé un vote pour le FN."
Je pense également que le FN n' est non seulement pas le premier parti de France, mais qu'en dépit d'un contexte économique et social très difficile les forces politiques qui gouvernent la France depuis le début de la 3ème République, mettront tout en oeuvre pour que leurs valeurs fondamentales et communes soient toujours prises en compte. Notamment celles de l'égalité et de l'acceptation des différences ( origines religions etc). Le monde entier observe avec inquiétude l'évolution politique et idéologique de notre pays, berceau de la démocratie.Le débat républicain mettant en évidence nos divergences est certes nécessaire mais il ne doit pas faire l'impasse sur l'essentiel: Le respect de nos institutions. Or, j'insiste là dessus l'acharnement médiatique vis à vis de François Hollande est malsain. A travers lui, ce sont nos institutions qui sont fragilisées, ce dont profite abondamment le parti faisant l'objet de l'article ci dessus, à savoir, le Front National.
"La France berceau de la démocratie" et puis quoi encore ?
Rédigé par : anonyme | 29 août 2014 à 18:07
La France n'a certes pas le monopole en la matière mais elle est plus que souvent prise en exemple.
Rédigé par : GB | 29 août 2014 à 18:27
Désolé, le "berceau de la démocratie", c'est la Grèce. Je pense que GB a voulu dire : la France, "berceau des droits de l'Homme"...
Rédigé par : Alpern Alain | 30 août 2014 à 09:45
Quelques mots sur le Siècle des "Lumières" et sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ( et je vous assure que je ne me refuse aucune lecture, que je ne crains pas de lire des auteurs qui ne vont pas dans le sens de mes idées ! ) Les auteurs que je cite - et la liste n'est pas exhaustive - sont des auteurs des "Lumières", souvent fort clignotantes !
" Il est à propos que le peuple sot guidé et non pas qu'il soit instruit, il n'est pas digne de l'être ." C'est dans une lettre de Voltaire à Damilaville.
" Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s'étendent aps plus loin que ses occupations." C'est La Chalotais qui l'écrit, en 1763, dans son "Essai d'éducation nationale"
En 1770, Gabriel Coyer l'auteur du "Plan d'éducation nationale", note que la moitié environ des 5160 élèves des collèges de Paris sont des enfants du peuple : il propose de les rendre à ses parents.
En 1783, un autre philosophe, Philipon de La Madeleine, auteur de " Vues patriotiques sur l'éducation du peuple", souhaite que l'usage de l'écriture soit interdite aux enfants du peuple.
Concernant l'antisémitisme et le racisme ?
Un florilège :
Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", à propos des juifs : " Vous ne trouverez en eux qu'un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour les peuples qui les tolèrent et les enrichissent."
Du même Voltaire, dans son "Essai sur les mœurs et l'esprit des nations" en 1756 :" Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Amériques ne soient des races entièrement différentes......Les albinos sont au-dessous des nègres pour la force du corps et de l'entendement, et la nature les a peut-être placés après les nègres et les Hottentots au-dessus des singes, comme un des degrés qui descendent de l'homme à l'animal."
Dans l'Encyclopédie, on trouve : " Si l'on s'éloigne de l'équateur vers le pôle antarctique, le noir s'éclaircit, mais la laideur demeure" Et Raynal, en 1774, écrit " Les Hottentots tiennent quelque chose de la malpropreté et de la stupidité des animaux qu'ils conduisent".
Sur l'esclavage ( rappelons que Voltaire, Diderot et Raynal ont gagné beaucoup d'argent en investissant des les compagnies de traite négrière )
"Les hommes noirs, nés vigoureux et accoutumés à une nourriture grossière trouvent en Amérique des douceurs qui rendent la vie animale beaucoup meilleure que dans leur pays" ( c'est dans l'Encyclopédie )
En 1755, le magistrat Dugas présente à l'académie de Lyon une communication intitulée " Mémoire s'il ne serait pas avantageux de ramener parmi nous l'usage des esclaves" !
Beccaria, un Italien ami de Voltaire et de Diderot, opposé à la torture ( qui ne s'appliquait d'ailleurs plus en France sauf 11 exceptions sur 6000 accusations de 1750 à 1780 ) et à la peine de mort, propose, en 1764, comme peine de substitution à la peine capitale....l'esclavage !
Bon, j'arrête pour les "Lumières, encensées par les historiens "romantiques" du 19ème siècle.
La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen ?
Mais, de 1789 - et non 1793 - de 1789 à 1815, aucun de ses articles n'a été appliqué.
La liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté de pensée, le droit à la propriété : rien n'a été appliqué.
Dès son premier article " les hommes naissent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune" Il y avait justification de l'esclavage, renforcée l'article 2 qui parle du droit à la propriété ( un esclave est la propriété de son maître ! )
Quant à dire que la France est le berceau de la démocratie...hum !
Les auteurs de ces Déclarations des Droits de l'homme avouent eux-mêmes s'être inspirés des Constitutions des Etats récemment indépendants de l'Amérique du Nord ( anciennes colonies anglaises )
Bon, c'est sûr, je ne vais pas dans le sens du "politiquement correct" :-)
Jean-Luc
Rédigé par : jean-luc | 30 août 2014 à 11:40
Tout à fait Mr Alpern.
Rédigé par : GB | 30 août 2014 à 14:38
Paul Veyne n'est pas de l'avis de "9h45" !
Cet historien, qui est LE spécialiste de l'Antiquité gréco-romaine, écrit, dans l'un des ses livres ( " Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes" je crois, à moins que ce ne soit dans " l'Empire gréco-romain" ):
-entre la démocratie athénienne de Périclès et la nôtre, il n'y a que le nom qui soit commun .
-entre les dieux de l'Antiquité païenne qui ne sont que le quatrième échelon de la nature et qui sont eux-mêmes soumis au Destin et le dieu gigantesque des monothéismes qui est à l'origine de tout, il n'y a que le nom qui soit commun
Jean-Luc
Rédigé par : jean-luc | 30 août 2014 à 14:49
Excusez-moi, monsieur Alpern, je n'avais pas vu que " 9h45" , c'était vous ! :-)
Rédigé par : jean-luc | 30 août 2014 à 14:51
Oui, Jean Luc, je pourrais également vous citer des propos de Jules Ferry et de Jean Jaurès qui aujourd'hui seraient condamnés. Le problème réside dans le fait que tout est question de contexte. Tel propos ignoble aujourd'hui ne l'était pas autrefois. Dans mon enfance, j'entendais les anciens dire "les nègres" en parlant des noirs. Aujourd'hui, ça serait insupportable.
Rédigé par : GB | 30 août 2014 à 16:45