66 ème ANNIVERSAIRE DE LA VICTOIRE
SUR LE NAZISME
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Dimanche 8 Mai 2011 - Hénin-Beaumont
Mesdames, Messieurs les Représentants des familles de soldats, de résistants, de déportés,
Messieurs les Représentants des Organisations Patriotiques,
Chers Enfants de l’école Léon Blum qui avez participé aux cérémonies ce matin,
Mesdames, Messieurs, Chers Collègues et Amis,
Nous sommes à nouveau réunis pour célébrer le 66ème anniversaire de la Victoire sur l’oppression nazie, victoire qui précédera de quelques mois la capitulation de l’impérialisme japonais, après, là également, des combats d’une intensité hallucinante dans le Pacifique.
Cette cérémonie se déroule alors que d’Afghanistan, de Lybie, de Syrie ou d’ailleurs, nous parviennent encore et toujours les bruits de guerres meurtrières, qu’elles soient ouvertes ou de répression contre les peuples, et dans lesquelles la défense des droits de l’homme ou de la légitimité des Etats s’accommodent avant tout, pour ne pas dire uniquement, de la défense des intérêts des compagnies pétrolières ou de ceux des marchands de canons.
1630 milliards ont été consacrés en 2010 aux dépenses d’armement dans le monde…
Et ne faut-il pas évoquer, un jour comme aujourd’hui, les dizaines de milliers de victimes silencieuses et quotidiennes de la guerre économique, de la faim et de la misère ?
Je crois que tel est notre devoir.
Devoir de mémoire, de vigilance, mais aussi de clairvoyance sur les nouvelles formes de guerre, qu’elles soient le fait d’armées professionnelles ou des exactions terroristes.
La seconde guerre mondiale, venant après celle que les poilus avaient cru pouvoir appeler la der des ders, a coûté près de 50 millions de victimes à l’Humanité.
Elle fut également, rappelons-le, le sinistre théâtre de l’utilisation de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki.
Depuis, les impérialismes militaires et les idéologies nationalistes, ont reculé face aux efforts de paix, la fin des blocs et l’aspiration des peuples à une meilleure maîtrise de leur destin. Pour autant, certains pays aspirent toujours au rôle de gendarmes de la planète pour régler, suivant une conception de l’intervention humanitaire à géométrie très variable, les conséquences des déboires du vieil ordre économique mondial.
La fatalité du malheur apparaît aujourd’hui comme une invention de ces élites qui s’arrogent le droit, au nom de la démocratie et de la liberté, de décider que la loi de la jungle capitaliste est la seule qui vaille d’être imposée à notre petite terre, en instillant au besoin l’idée que nous serions confrontés à une guerre des civilisations…
On ne peut certes plus croire que l’Histoire soit un éternel recommencement, mais il faut savoir que les grands groupes allemands tels KRUPP, SIEMENS, ou DAIMLER-BENZ, qui ont soutenu Hitler dans sa conquête du pouvoir, sont les mêmes qui s’alignent dans l’actuelle course à la mondialisation, une course qui n’est porteuse, à ce jour, que de formidables régressions, notamment pour les forces productives des pays constituant le socle européen.
Il est donc d’autant plus nécessaire que les jeunes générations comprennent l’angoissante période de la montée du fascisme en Europe et l’origine d’un conflit qui ne s’achèvera que le 8 Mai 1945, après s’être nourri de l’exacerbation nationaliste, et des thèses xénophobes et racistes qui ne dérangeaient en rien – au contraire – les oligarchies financières et économiques.
Que notre jeunesse étudie cette période pour bien la connaître !
De la fin des années 20 à la capitulation des armées hitlériennes, rappelons qu’il y eut d’abord des démocrates, des juifs, des communistes, des socialistes, des progressistes, emprisonnés, assassinés en Allemagne.
Après l’annexion de la Tchécoslovaquie, le choix de la grande bourgeoisie française « Hitler plutôt que le Front Populaire », ouvrait la voie aux accords honteux de Munich.
Les reculades, les abandons et finalement la trahison, Vichy, son « ordre nouveau » et sa figure de proue PETAIN, allaient plonger notre pays et l’humanité toute entière dans cinq années de deuil et de souffrances.
La chute de la France constituait une étape décisive pour la constitution d’une Europe hitlérienne. Pour la 1ère fois, l’Allemagne nazie écrasait, en un temps record, un grand pays, nanti d’une armée de cinq millions d’hommes et où, avant guerre, le mouvement antifasciste avait montré sa puissance.
Le défilé de la Wehrmacht sur les Champs Elysées ne ratifie pas seulement l’effondrement militaire d’un adversaire : il symbolise la revanche éclatante sur le traité de Versailles et la main mise sur une ville considérée, depuis un siècle et demi, dans le monde entier, comme un des hauts lieux des mouvements populaires et révolutionnaires.
Les exploiteurs du racisme, du chômage et de la misère, ceux qui abusèrent d’une jeunesse plus perméable à la passion que sensible à la perfidie, les inventeurs du système concentrationnaire, de ses massacres et de ses tortures aux dimensions industrielles, ceux-là allaient ensuite poursuivre leur œuvre monstrueuse.
En furent victimes, comme nous l’avons rappelé le dernier dimanche d’avril : les populations civiles décimées, des peuples entiers voués à l’extermination comme le peuple juif, le peuple tzigane, le peuple russe, des légions d’inconnus, de sans-nom véritables, torturés, fusillés pour avoir voulu sortir de l’ombre hitlérienne qui s’était abattue sur l’Europe comme un voile de deuil plaqué sur notre continent.
Sur notre sol national, 605 000 Français ont trouvé la mort.
Des milliers de villes, villages se trouvèrent anéantis dans cette guerre qui frappa une majorité de civils. Courrières, par exemple, fut mise à feu et à sang et détruite à 85% par représailles à la résistance héroïque opposée par des soldats d’origine sénégalaise à l’avancée des troupes allemandes vers Oignies, au Pont de la Batterie.
Jusqu’aux derniers instants du conflit, les hordes SS firent montre d’une cruauté dont témoignent dramatiquement les massacres d’Ascq et d’Oradour-sur-Glane, ou la répression barbare du mouvement de résistance en Normandie, pour ne citer que ces souvenirs-là…
Le 8 Mai 1945, après que la Résistance, suivant les dires même de DE GAULLE, ait permis de réduire la durée des combats de plusieurs mois, le monde pourra commencer à panser ses plaies, et découvrira également toute l’horreur des camps d’extermination.
La cérémonie d’aujourd’hui veut, comme tous les ans, marquer ce qui fut non pas un armistice selon certaine terminologie officielle, mais une capitulation imposée à un ennemi, une bête immonde qui eut des soubresauts jusqu’aux dernières limites de ses forces.
N’oublions pas, n’oublions jamais. Plus jamais cela…cela dépend de nous.
Honorons la mémoire des nôtres et de tous ceux, victimes civiles ou militaires, soldats de l’ombre, qui sont morts pour que vive la France.
Célébrons, en ce jour férié et chômé, la signification de l’engagement des Jean MOULIN, Charles DE GAULLE, Charles DEBARGE, héroïque résistant mineur dans ce secteur, et de tant d’autres démocrates, républicains…
Ayons aussi une pensée pour tous ces soldats des autres nations, tous ces combattants alliés tombés avec nous, pour nous, pour que nous puissions vivre libres.
Les cérémonies de ce jour sont l’expression de notre reconnaissance et de la gratitude de la France envers celles et ceux qui, par le sacrifice et l’exemple, ont sauvé l’honneur et l’indépendance de notre patrie.
Merci aux organisations patriotiques, aux responsables associatifs et à l’école Léon Blum, merci à vous toutes et tous de vous être joints à cette cérémonie.
Pouvez vous mettre un lien pour l'émission d'hier soir, complément d'enquête (très enrichissant) ou faire un résumé indispensable pour mieux connaitre le FN et sa présidente?
Rédigé par : Georges | 10 mai 2011 à 09:24