ELOI obligé de sortir de sa sieste réparatrice.
On le presse de s’exprimer sur ce qui agite tant sa ville depuis des mois, voire des années. Allons y, commençons par la presse : d’entrée on peut affirmer qu’elle ne fait que son devoir, se saisir de tout ce qui interpelle.
La presse informe, c’est son rôle premier. La presse aime le croustillant, c’est porteur, et le lecteur attentif en redemande.
La presse est soumise au devoir de réserve et ne dit que ce qui peut être dit, à charge pour les délateurs éventuels, à l’origine de la rumeur, d’apporter les preuves qui confondent.
La presse n’avance jamais rien sans avoir vérifié à minima les informations qu’elle distille ou assène.
La presse est tellement aimée qu’elle est par deux fois pillée (achats groupés) dans les lieux de vente. Presqu’aussi fort que lors de la sortie du dernier Harry Potter. « C’est bon pour le chiffre d’affaire » mais cela finit tout de même par mettre la puce à l’oreille. Mais à qui donc profite le crime ?… C’est le début d’un polar de seconde zone.
Parallèlement à la presse, la JUSTICE vérifie, engrange les informations, collectionne les témoignages ou lettres anonymes coupe et recoupe certaines données, instruit, perquisitionne, réquisitionne parfois, diligente des actions mettant en cause ou non ceux qui sont à l’origine des faits supposés comme répréhensibles. Elle utilise parfois la méthode du classement vertical des dossiers, ceux qu’on désigne par - classés sans suite-. Le procureur est seul maître à bord, son pouvoir ne dépend pas du pouvoir politique, il est tout à fait libre de gérer comme il le désire les affaires qu’il a à connaître.
Chacun pense ce qu’il veut de la justice, on entend souvent dire : il n’y a plus de justice, la justice ne profite qu’aux riches, que vous soyez puissant ou misérable…, je n’ai plus confiance en la justice..D’autres se réjouiront de sa bonne santé et de l’excellence de ses décisions. Les chevaliers seront classées en blancs s’il en est ou en noirs mais aucun n’échappera à la décision ultime. Comme chacun sait, la justice passe. Certains s’indigneront, d’autres applaudiront ; telle va notre république !
HENIN BEAUMONT est un cas d’espèce. Il pourra demain être écrit un ouvrage à charge et à décharge sur son administration par les élus locaux entre 2001 et 2008.
Gérard Dalongeville, en tant que maire, est dans la fosse, il occupe la place enviée de chef d’orchestre. Depuis des mois, alors qu’il devrait informer, il ne dit rien ; pas une seule conférence de presse pour expliquer l’augmentation des impôts, pas un mot adressé à ses administrés pour s’excuser de ne point avoir mis en œuvre un début de promesses du programme de campagne, pas un seul geste de repentance, voire d’explication plausible. Pas une gêne de voir sa ville visitée sans cesse par des juridictions diverses qui pointent toutes des fautes et manquements invraisemblables dans la gestion des finances locales ( voir la presse de ces dernières semaines ).
Des voix s’élèvent, ELOI les entend, triste qu’elles concernent sa ville qui n’a pas besoin d’une telle publicité en négatif.
Des voix sages, venant de ses amis politiques, l’exhortant à la prudence, lui réclament chaque jour plus de respect du citoyen, moins de pression fiscale, un train de vie revu à la baisse, une plus grande écoute de son opposition… Est-il capable d’entendre ? Sûrement ! D’écouter, c’est moins sûr ! ELOI espère toutefois.
Une d’entre elles pronostique comme possible une révolte imminente. Personne ne la souhaite mais à force d’attiser les braises ELOI sait que le feu prend toujours. Il sera malheureusement trop tard pour appeler les pompiers !
Nous en sommes là, simplement atterrés mais peu surpris. Souhaitons, pour l’honneur, que l’alerte déclenchée par la venue de la brigade financière soit seulement une alerte et que ne s’ajoute pas à nos tristes records celui d’une infamie.
Comme dirait l’autre :- Gérard, il est encore temps de quitter le navire discrètement.
ELOI, reprend sa sieste interrompue et rêve déjà de lendemains qui chantent.
Le 12/12/2008.
PS: Comme c'est l'habitude, à peine sortis de la réunion du groupe majoritaire qui s'est tenue ce soir en mairie, les élus proches du maire se sont épanchés dans la ville.
Consignes: " On reste solidaires. Et surtout, on ne raconte rien à personne. Il faut absolument cesser de trop parler à l'extérieur". CQFD.
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