Hier nous avons reçu un commentaire qui a bien sa place dans la rubrique "la parole est à vous". Ne nous en privons pas.
"Les hommes politiques, tous pourris ? Jean Vigreux modère cet adage, considérant qu’il faut être d’une "malhonnêteté intellectuelle sans pareil" pour mettre tous les élus dans le même sac. "Ceux qui prônent le "tous pourris" mentent et utilisent de vieux schémas connus depuis la fin du 19ème siècle, dont les émeutes du 6 février 1934 en furent un exemple".
En revanche, l’époque où tout le pouvoir politique était confié à "une poignée d’experts" est désormais révolue, il faut alors "repenser les liens entre élu et peuple" avance le professeur d’histoire. En premier lieu, le mandat. "Son cumul dans le temps et dans les différentes fonctions électives n’est plus au goût du jour" précise-t-il, une limitation doit s’imposer d’elle-même.
Il faut "envisager un retour éthique fondé sur le respect du mandat" afin d’accoucher d’une "République exemplaire". Exemplaire également sur une séparation nette entre les trois pouvoirs. Si Jean Vigreux se réjouit de constater que "le pouvoir actuel a laissé la justice faire son œuvre", il souligne que ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Un constat que partage également Alexandre Emorine, pointant du doigt la stricte séparation des pouvoirs, "aujourd’hui bafouée, comme ce fut le cas lors de l’affaire Karachi" (Lire ici 20Minutes.fr).
Repartir de zéro
Quoi de plus simple que de repartir à zéro pour "renouveler la classe politique" ? Nouveaux dirigeants, nouvelles institutions, nouvelles assemblées... Mais pour quels garde-fous ? Alexandre Emorine considère que "les médias libérés de tout groupe industriel" seront centraux. "Réaffirmer le rôle des médias libres" comme leitmotiv : sans pression derrière les rédactions, les journaux pourront alors pleinement effectuer leur rôle de vigie sociétale.
Une autre solution pour renouer le lien torturé entre la classe politique et les Français : instaurer des révocations populaires, à l’instar de nombreux régimes sudaméricains. Elles permettent au peuple de mettre fin à un mandat électif avant son terme. Pour autant, ses contours sont flous et rien n’a encore concrètement défini la 6ème République, mais les principes généraux sont là.
Cependant, une question majeure reste en suspens : cette hypothétique République peut-elle être mise en place sur le court-terme ? "Bien sûr" répond Alexandre Emorine, "la convocation d’une assemblée constituante peut être annoncée demain matin par exemple, la réunion de celle-ci dans quelques mois et ensuite le changement de constitution peut aller très vite".
Alors que de l’autre côté du spectre politique, le son de cloche n’est pas le même : "c’est sans doute un coup de communication de Jean-Luc Mélenchon" avance Laurent Bourguignat, conseiller municipal UMP de Dijon (21). "Ce n’est pas responsable, c’est facile, c’est populiste, c’est démagogique. C’est irresponsable d’alimenter l’écœurement des Français et injuste vis-à-vis des élus locaux qui n’ont rien à se reprocher".
Simple coup de communication opportuniste de Jean-Luc Mélenchon ou authentique intention d’assainir la sphère politique ? Jean Vigreux ne tranche pas, mais explique "qu’il est temps d’en finir avec la 5eme République" et qu’il faut "redonner le goût irremplaçable de la démocratie aux citoyens... Refuser cette dimension, c’est courir le risque d’une dictature".
Rédigé par : Fille de JJ |
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