La première tranche de l'écoquartier s'étendra du souterrain au vis-à-vis de l'hôtel communautaire.
Fin de série après quatorze années de galère ? C'est en effet ce qui semble s'esquisser pour la zone Sainte-Henriette qui, en janvier 2012, connaîtra le nom de l'aménageur de la première tranche de son futur écoquartier. Une tranche de ville nouvelle qui prendra place au coeur d'un (putatif) impressionnant pôle d'échanges.
PAR PASCAL WALLART
« Enfin, il y a quelque chose qui sort de ce triangle-là ! » s'enthousiasme Jean-Pierre Corbisez. Oubliés les plans sur la comète d'avant-hier (musée des arts forains et palais des congrès), et d'hier (projet pharaonique en forme de pièce montée où piste de ski, cité lacustre HQE et école de cascade ont fait fantasmer plus d'un élu)... Aujourd'hui, retour les pieds sur terre sur les 15 hectares de Sainte-Henriette enfin prêts à accueillir la nouvelle vie du site. Quant aux errances d'hier, Jean-Pierre Corbisez les expédie en quelques petites phrases assassines, rappelant qu'à l'époque plusieurs élus avaient d'énormes doutes sur le fait que la DRIRE puisse donner son feu vert pour la naissance d'un plan d'eau sur les terres hyperpolluées situées en nord-ouest de zone. Quant à l'argent englouti par la SEPAC : « On en prend acte, on est collectivement responsables ! » D'autant que la comédie n'est pas terminée, l'urbaniste Jean-Michel Ruols ayant gagné son procès contre la SEPAC, l'agglo, qui a repris le bébé, devra verser 120 000 E de dommages et intérêts au géniteur du Parc Astérix.
Une « douloureuse » qui sera également l'occasion de tourner définitivement la page pour s'investir désormais dans cette nouvelle ZAC Sainte-Henriette, au périmètre récemment élargi, qui est enfin sur le point de rentrer dans sa phase concrète après un travail préalable de l'urbaniste Jean-Louis Subileau. Le périmètre triangulaire de la zone est désormais scindé en deux parties. Au nord, autour des deux terrils (dont le plus petit pourrait à terme disparaître du paysage après exploitation), c'est une zone paysagère qui verra le jour. Pollution des sols oblige, pas d'activité sur cette partie mais un aménagement avec sentiers piétonniers autour du géant noir.
Au sud, naissance d'un écoquartier ambitieux s'appuyant sur l'urbanisation existante en front de RN 43. Une zone qui prévoit, sur une dizaine d'années, la naissance d'un millier de logements sur 90 000 m² (du locatif social et privé et de l'accession classique et sécurisée), 30 000 m² étant quant à eux dévolus à l'implantation de tertiaire et 20 000 m² à des commerces et équipements de services. Un groupe scolaire d'une quinzaine de classes est prévu et, commente Jean-Pierre Corbisez, « vu ce qui s'est passé à La Marlière, on sera vigilants là-dessus ! » Un développement en cinq tranches dont la première, de 22 000 m² (s'étendant grosso modo du souterrain à l'hôtel communautaire) a déjà soulevé l'intérêt de 5 grands groupes de BTP (Cirmad, Nexity, Nacarat, Procivis Nord, Demathieu et Bard) dont trois seront, dans les prochains jours, retenus pour plancher sur un copie finale d'ici janvier. L'autre intérêt du projet est qu'il fait la part belle à la fonction de pôle d'échanges, le tracé de la future ligne de tramway venant de Liévin et terminant à Noyelles-Godault venant séparer les zones nord et sud de la ZAC, alors qu'une gare devant accueillir le RER Lille-Bassin minier prendra place le long de l'actuelle ligne de chemin de fer. Une halte TGV est même envisagée au nord-ouest du triangle au cas où... C'est dire !
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