À Hénin-Beaumont, décidément, rien ne sera jamais comme ailleurs. Alors que, dans toutes les communes alentours, la vie municipale et politique a, en juillet-août, conjoncturellement suspendu son cours, ici, l'été aura été chaud bouillant. Entre la décision-couperet du préfet, la pression des blogs locaux et la guérilla urbaine menée par Pierre Ferrari, Eugène Binaisse n'a guère eu l'occasion de troquer son complet-veston contre un bermuda. Entretien à l'orée d'une rentrée (forcément) à haute tension...
PAR PASCAL WALLART
Le fauteuil de Gérard Dalongeville n'a rien d'un confortable « Pullman » où couler des jours paisibles. Depuis 2009, Eugène Binaisse l'a bien compris et désormais intégré. Gilet pare-balles ceint au corps 365 jours par an, le maire d'Hénin-Beaumont assume cet apprentissage dans la douleur qui lui durcit le cuir, originellement plutôt tendre, jour après jour... - Commençons par ce conseil municipal annulé sans tambour ni trompette le 12 juillet. Que s'était-il alors passé ? « On ne pouvait pas ouvrir le conseil municipal si on ne pouvait pas délibérer, ça ne servait à rien. Mais, néanmoins, le terme "dessaisi des pouvoirs budgétaires" qui a été utilisé par le préfet est pour moi abusif et violent.
La ville ne s'est pas arrêtée de fonctionner, on a continué à passer des commandes. On conteste d'ailleurs la décision du préfet d'avoir transmis cela à la CRC car, après les quelques petites rectifications de la Chambre, nous sommes en parfait équilibre... On était ainsi largement sous le seuil des 5 % de déséquilibre, ce qui fait que le préfet pouvait juste nous demander de passer une décision modificative au conseil du 12 juillet et le tour était joué sans avoir à sortir la grosse cavalerie pour si peu de chose... Enfin, il n'y avait dans nos écrits rien de crapuleux, ni d'insincère ! Je l'ai fait savoir au secrétaire général de la Préfecture et on a écrit au préfet sans avoir eu de réponse jusqu'à présent... Vous verrez lors du conseil municipal, qu'on n'a pas à rougir de ce budget. Deux ou trois erreurs techniques s'y sont juste glissées et tout le monde constatera que l'avis de la CRC n'évoque aucune insincérité. Là, on en veut au préfet d'avoir été ainsi jetés en pâture à la population comme des incompétents aussi magouilleurs que le furent les précédents ! » Et Georges Bouquillon de rebondir : « Dalongeville a finalement bénéficié de beaucoup plus d'indulgence que nous de la part de l'État... Nous, on nous a promis 1 M d'euros en dotation exceptionnelle qu'on attend toujours, Dalongeville, lui, avec beaucoup moins de suspicion, avait en son temps été doté de 340 000 E... » - Les reproches du préfet avaient-ils juste trait à des maladresses d'inscription ? « Je ne voudrais pas trop rentrer dans le détail tant que le rapport de la CRC n'a pas été présenté au conseil. Ce que je peux vous dire c'est que, pour les pompes funèbres municipales, on a juste présenté le budget comme on l'avait fait l'an passé. C'est-à-dire qu'on a conservé un budget annexe alors qu'en fait on n'aurait pas dû. Mais l'année dernière on avait pourtant fait la même présentation à quelques euros près, sans qu'on nous dise alors quoi que ce soit. Heureusement, on va désormais vers une clôture de cette histoire de PFM et c'est un bien... »
source: la voix du nord
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