Souvent réduite par ses détracteurs (dont le FN) à un simple espace de libre marché ou alors stigmatisée pour les soucis qu’elle occasionne aux états nations – comme l’a montré la polémique récente sur les roms -, l’Europe (en tant qu’institution) est pourtant avant tout l’aboutissement d’ un très beau projet philosophique : celui de voir régner sur un territoire des valeurs humanistes communes (la démocratie, les droits de l’homme…) permettant « in fine » une paix durable entre les états membres.
Remettre en cause l‘idée de construction européenne et souhaiter le retour des états nations, certes pleinement « souverains » mais également complètement individualistes et concurrents, n’est-ce pas souhaiter renoncer à cet équilibre qui a permis à la paix de perdurer depuis plus de 60 ans entre les pays membres de cette institution ?
« Le nationalisme, c’est la guerre ».
C’est par ces mots que F. Mitterrand défendait coûte que coûte la construction européenne et qu’il en fut l’un des principaux instigateurs.
Mazarine Pingeot, sa fille, a ,dans le nouvel observateur, rebondi sur la discorde récente entre la France et l’Union Européenne pour, à sa façon, rendre hommage à cette belle idée qu’est « l’ Europe ».
« On n'a jamais tant parlé de l'Europe, et c'est une bonne chose. Certes, ce qui lui vaut ce retour à l'actualité est l'indignité de la France. Mais cette indignité, si elle nous rend en certaines heures honteux d'être Français, devrait nous rendre fiers d'être Européens. Car c'est là la vocation historique de l'Europe, une visée d'universalisme au delà de nos particularismes, une affirmation de la démocratie comme antidote au nationalisme. L'histoire nous a appris que les démocraties ont été faibles devant la montée des nationalismes qui ont pris pour forme le fascisme, mais c'est aussi l'histoire qui a rendu la construction européenne nécessaire. Il faut retrouver cette Europe visionnaire qu'appelait de ses vœux Husserl dans sa conférence de mai 1935, prononcée à Vienne - Husserl qui était juif et qui a dû quitter sa chaire à l'université, remplacé par son disciple Heidegger, lequel à la parution d'Être et temps a biffé la dédicace à son maître. « La crise de l'existence européenne ne peut avoir que deux issues : ou bien le déclin de l'Europe devenue étrangère à son propre sens rationnel de la vie, la chute dans la haine et la barbarie, ou bien la renaissance de l'Europe à partir de l'esprit de la philosophie, grâce à un héroïsme de la raison qui surmonte définitivement le naturalisme. Le plus grand danger pour l'Europe est la lassitude » peut-on lire dans la Krisis. Cette crise a eu lieu, la Seconde Guerre mondiale a fait entrer la modernité dans l'ère où la possibilité du mal radical s'est actualisée. A cet égard, l'expression de Husserl d' « héroïsme de la raison » est la clé de notre avenir éthique : la raison est un choix, le naturalisme est la pente instinctive des individus comme des peuples : se replier sur soi, prendre la peur comme gouvernail, haïr, rejeter.
C'est ce qui se passe dans de nombreux pays d'Europe : montées de la xénophobie en Flandre contre les Wallons (le leader flamand revendiquant le passé de collaborateur de l'Allemagne nazie de son père), montées de velléités d'indépendance dans l'Italie du Nord où certains panneaux de signalisation ne sont plus écrits qu'en autrichien et en lettres gothiques, montée de la droite un peu partout dans les pays d'Europe, règne de l'argent et de la démagogie en Italie comme en France, mise en place de projet de déchéance de la nationalité en France, circulaire désignant clairement une communauté destinée à l'expulsion...Ce que Husserl appelle le naturalisme a refait surface, malgré ce grand projet d'une Europe animé de « l'esprit de la philosophie ». L'esprit de la philosophie, c'est justement le choix de la raison, celle qui fonde depuis Socrate le socle de la démocratie, la légitimité de la justice, l'horizon de la politique, et l'idée même de morale. Celle qui fonde notre culture, contre précisément tout relent de nature, toute tentation de naturalisme, inhérente aux esprits faibles ou à la démission politique. Alors ces petites saynètes dérisoires que nous joue le gouvernement, prend les Roms dans ton pays si tu les aimes tant, ou la France est une nation souveraine, on n'a pas de leçon à recevoir d'une commissaire qui représente un petit pays, (comme si l'éthique était une affaire de chiffre !) dénote non seulement un affaiblissement du geste politique, un mépris de l'histoire, pour ne pas dire une inculture ici tragique (supprimer des heures d'histoire dans les filières scientifiques devient d'un coup logique), mais aussi un abandon de « l'esprit européen » qui est abandon de la raison.
Ce devrait être l'occasion d'un sursaut européen, non seulement dans notre pays mais dans tous ceux de la communauté : l'Europe s'est construite sur les cendres, sont-elles déjà froides pour laisser exploser les nationalismes ? Et si elle nous paraît lointaine, cette Europe « technocrate », il est pour elle urgent de rappeler aujourd'hui son fondement et sa vocation éthiques. Non seulement de les rappeler, mais de les prendre authentiquement en charge. Elle fera alors preuve de cet « héroïsme de la raison » qui nous fait défaut aujourd'hui. »
Réponse a monsieur piret au sujet de tonnelle de l'ar ainsi que des tables du stand de l'ar
Le matériel vient d'une location à la société els rue Buffon mon ancienne société eric daussin .en aucun cas du matériel municipal vous pourrez vous le faire confirmer par madame coget ce matériel l'ar l'utilise depuis 4 ans
Merci monsieur alpern de ne pas supprimer cette réponse qui n’est en rien une insulte ou une agression gratuite
Quand à la révolution des mamies de darcy. LE SUJET de désaccord les photos d'elles avec dalongeville dans la maison de quartier un véritable musé. Est il normal dans un lieu ou l'on travail sur la citoyenneté de laisser des photos d'un maire qui a fini sa carrière politique en prison voici un bon sujet de débat je pense que nous tomberions même en accord sur le sujet on pourrait aussi mettre des photos de madof dans les banques et de pervers dans les créches ou dans les écoles maternelles
eric daussin
Rédigé par : eric daussin | 28 septembre 2010 à 07:58