Il faut rappeler que ces pompes funèbres municipales ont été créées à la demande de Jacques Piette qui souhaitait que les Héninois puissent bénéficier d’un service inégalable en terme de rapport qualité prix.
Pendant presque trois dizaines d’années ce service a fonctionné pour le plus grand intérêt de nos concitoyens.
Pour autant, ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui.
Tout d’abord, il faut tenir compte de la situation financière de cette structure.
Le déficit de ce service ne date pas de cette année. Il était déjà de 642.792 euros en 2008. En 2009, la situation s’est encore aggravée de 30.000 euros.
Deux éléments s’imposent donc :
Le premier relève de l’éthique. Serait-il normal de faire porter le poids de ce déficit à des Héninois dont le choix ne se porterait pas forcément sur ce service public ? Ne s’agirait-il pas alors d’une concurrence déloyale ?
Le deuxième élément est purement juridique : Il s’agit de l’article 224-2 du code général des collectivités locales.
Cet article stipule qu’il est interdit aux communes de prendre en charge, sur leur budget, des dépenses au titre des services publics à caractère industriel et commercial, à moins qu’il ne s’agisse d’une sujétion spéciale de service public précisément motivée. En tout état de cause, il ne peut s’agir de la compensation d’un déficit.
Les pompes funèbres municipales ne pourraient donc envisager le rétablissement de leur équilibre que dans une augmentation de leur activité et de leur redevance.
En maintenant son taux d’activité actuel, la régie devrait donc équilibrer son budget en augmentant le montant de ses recettes de l’équivalent du montant de ses dépenses de personnel, étant entendu que celles-ci sont remboursées à la ville.
Même, en spéculant de manière discutable, c’est le moins que l’on puisse dire, sur le nombre de décès, cela est totalement impossible……. d’autant que l’augmentation des tarifs ferait considérablement baisser l’activité.
Une fois de plus, nous subissons là les errements de l’équipe municipale qui jusqu’en 2009 a laissé dériver ce service……
Certains d’entre eux n’hésitaient pourtant pas, hier soir, en pleine séance du conseil municipal, à s’adresser aux salariés des pompes funèbres en leur disant sans vergogne : « Nous sommes avec vous ».
Populisme, quand tu nous tiens.
Pour autant, de même que nul n’a le monopole du bon sens, nul n’a le monopole du cœur. Et dans ce domaine l’AR est tout à fait consciente du traumatisme psychologique que connaissent actuellement les salariés de cette régie.
Qu’ils soient rassurés, les élus de l’AR sauront les considérer avec un maximum de respect et d’humanité.
Ces salariés ont su acquérir des compétences indéniables. Il s’agira d’en tenir compte.
Et dans cette perspective, nous avons déjà quelques idées qu’ils seront évidemment les premiers à connaître.
Y.
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