Un visiteur que je connais très bien que je respecte et que j'apprécie répond à Mary. C'est bien volontiers que je valide ce commentaire en texte. J'espère qu'il ne m'en voudra pas car il ne me l' a pas suggéré.
Mary Les lois de décentralisation de 1983 ont été précédées de la mise en place du cadre A de la fonction publique territoriale avec la création du grade d'attaché en 1979 puis celui d'administrateur territorial au cours des années 1980. L'objectif visait à créer au sein de la fonction publique un corps plus spécialisé calqué sur celui de l'Etat puisqu'il fallait que se créée une élite suffisamment charpentée pour mettre en oeuvre conformément au droit les décisions des assemblées et des autorités locales: communes, départements, régions et intercommunalités. Ces principes posés suivant des règles précises n'ont pas été respectés à la fois dans l'esprit et à la lettre. En particulier dans le Pas de Calais où l'influence d'un seul parti dominant en place depuis 1946 a été tel que le dispositif a été détourné de sa vocation par un jeu pervers des élus et de fonctionnaires qui, contrairement à ce que vous écrivez, à joué contre l'institution,les élus se retrouvant souvent fonctionnaires et réciproquement. Peut on alors parler d'élites locales ? Dans ces conditions, les règles du jeu ont souvent été bafouées avec la complicité de ceux qui devaient veiller à ce qu'elles soient respectées , que ce soit à l'Etat ou chez les représentants des personnels. Il s'en est suivi de curieuses pratiques qui perdurent depuis plus d'une génération. Ce qui m'autorise à dire que nous observons un véritable inceste administratif politique. Ce jeu est tel que l'on retrouve les mêmes fonctionnaires aux HLM, au conseil général ou à la région, élus dans les communes. D'ailleurs, curieusement,le grade occupé dans la structure administrative correspondra aussi à la place qu'occupera le même dans le milieu politique et électif. Il s'ensuit un véritable holdup du système démocratique puisque le citoyen ordinaire se trouve de fait évincé du pouvoir de décision qui, démocratiquement lui revient. Dès lors se développe un sentiment général de frustration et d'exclusion que les spécialistes de la sociologie politique feraient bien de suivre de près tant les fondamentaux de notre démocratie sont ainsi mis en danger. Je reviendrai ultérieurement sur d'autres aspects que votre réflexion a provoqués, Mary.
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