vendredi 13.04.2012, 05:02 - La Voix du Nord
| LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |
Bel et bien fini le temps où il n'y avait, de leur propre aveu, pas une feuille de cigarette entre Eugène Binaisse et Georges Bouquillon... Le temps politique est assassin et le quotidien a entre-temps fait son inexorable travail de sape. Pour en arriver au spectaculaire clash du 22 février. Cinquante-et-un jours plus tard, à quelques heures du vote du budget municipal, où en sont les Castor et Pollux héninois ? Ils en parlent... Et s'en parlent !
PAR PASCAL WALLART
Pas un exercice facile de sortir d'une grave crise interne, d'une crise de confiance telle que son issue peut être fatale pour l'équipe élue en juillet 2009.
Après la sortie de route du 22 février, violente et théâtrale, le sol s'est logiquement fissuré sous les pieds d'Eugène Binaisse. Qui, passé l'instant de panique de cette soirée au goût amer, a visiblement choisi de donner du temps au temps. Ni radicalisation, ni bouderie mais pas de pardon pour autant. Ni d'acrimonie. À ce jour, les revendications du « groupe des 12 » n'ont pas eu de suite. Sans que cela ne chiffonne pour autant Georges Bouquillon : « On n'a pas voulu lui mettre le couteau sous la gorge. On attend patiemment, il n'y a pas d'urgence ! » Une courtoisie qui fait sourire Eugène Binaisse, lui rendant la pareille : « Je dois avouer que sur certains points soulevés par son groupe, comme la préparation des conseils municipaux, je suis en partie d'accord. Ce qui est arrivé est, en un certain sens, dû au fait que nous, élus, n'avions jusqu'alors pas assez été aidés dans la constitution des dossiers... On a souffert de beaucoup de difficultés d'encadrement des services mais, petit à petit, avec les nouvelles embauches, les choses s'améliorent !.... Les questions que ces camarades ont posé, je me les posais moi aussi. Et on est ainsi en train de réorganiser le travail en Bureau... » Alors que, jusqu'alors, un BM était grosso modo organisé toutes les semaines « par souci de démocratie », souffrant souvent d'absentéisme, la volonté du maire est désormais d'en provoquer un tous les 15 jours « mais élargi à l'ensemble de la majorité... L'idée étant que tout le monde s'approprie au maximum les dossiers présentés en bonne et due forme ». Si l'on sent qu'entre les deux hommes, un ressort est définitivement cassé, pas de risque pour autant de voir, ce soir, M. Bouquillon et ses amis tergiverser quant à l'adoption du budget 2012 : « On ne peut pas faire n'importe quoi.
Nous ne sommes pas là pour détruire, ce qu'on veut juste c'est pouvoir discuter concrètement et on est tous ouverts au dialogue. Vous savez, on est partants pour être des acteurs très participatifs et solidaires de l'action de la majorité. Sur cette base-là, on ne peut que s'entendre... ou démissionner, il n'y a pas de juste milieu. Pour l'instant, on est partisans de la première hypothèse et je ne peux qu'espérer qu'on le restera ! » Reste à savoir si le groupe des 12 restera informel ou si, à court terme, il deviendra intergroupe de la majorité. •
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