Entre le gouvernement Sarkozy et l’union européenne, le torchon brûle, au point que l’on est en droit de se demander quand vont cesser ces échanges aigres doux qui n’honorent aucune des deux institutions, mais surtout pas notre pays, déjà humilié par la divulagation de la circulaire de la honte sur les roms.
Nous pensions que la diplomatie imposait à nos gouvernants d’adopter une attitude responsable en matière de communication. C’est pourtant un triste spectacle – oh combien puéril – qui nous est présenté depuis quelques jours qui voit, via des communiqués successifs, la France et L’Union Européenne afficher sans aucune retenue la profondeur de leurs désaccords sur le sujet des roms.
Le site internet du "nouvel observateur" relate heure par heure les déclarations tenues par les uns et les autres dans ce qu’il convient d’appeler désormais une série à rebondissement ! Pour les amateurs, voici quelques extraits de cette passe d'armes. Edifiant !
Mardi 14 Septembre :
12h15 : La Commission européenne annonce son intention de déclencher une procédure d'infraction en justice contre la France pour violation du droit européen dans l'affaire des renvois de roms bulgares et roumains chez eux.
La commissaire européenne à la Justice et aux Droits des citoyens, Viviane Reding, juge que l'attitude du gouvernement français, qui lui a dissimulé l'existence d'une directive ciblant les Roms pour les expulsions, est "une honte".
13h15 : La France exprime son "étonnement" après les déclarations critiques de la Commission européenne au sujet des renvois de Roms mais refuse "la polémique", déclare le ministère français des Affaires étrangères.
Mercredi 15 septembre :
8h35 : Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche juge "pas convenable" le "dérapage" de la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, qui a fait un parallèle entre la situation des Roms en France et la Seconde Guerre mondiale.
10h40 : Le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, estime que la Commission européenne est allée "trop loin" en menaçant la veille de poursuivre la France. "La Commission européenne, de mon point de vue, va trop loin. On n'a pas besoin là encore de faire référence au passé, aux années 40 au regard de ce qui se passe aujourd'hui. Des erreurs, ça arrive. C'est pas le drame du siècle et il n'y a pas besoin d'en faire une affaire européenne.
11h15 : L'Elysée juge "inacceptables" les critiques de la commissaire européenne Viviane Reding mais se refuse à entretenir toute polémique estimant que l'heure était à un "dialogue apaisé".
12h55 : L'exécutif européen apporte son soutien à la commissaire luxembourgeoise, Viviane Reding, affirmant qu'elle parlait "au nom de la Commission" toute entière.
14h00 : La commissaire européenne à la Justice et aux Droit des citoyens, Viviane Reding, demande à la France de lui fournir "dans les plus brefs délais" des explications sur la circulaire controversée. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso apporte son soutien "personnel" à Viviane Reding, et affirme qu'elle n'avait pas voulu faire un parallèle avec les déportations pendant la guerre.
15h05 : Nicolas Sarkozy suggère à la commissaire européenne Viviane Reding d'accueillir des Roms au Luxembourg, son pays d'origine, ont indiqué des sénateurs UMP à l'issue d'un déjeuner avec le chef de l'Etat.
16h15 : Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn estime que le président français s'était montré "malveillant" en conseillant à Viviane Reding d'accueillir des Roms dans son pays. "Ce n'est pas Viviane Reding en tant que Luxembourgeoise qui a parlé. Elle est Luxembourgeoise d'origine, mais elle est commissaire et responsable pour le domaine de la Justice", a déclaré Jean Asselborn.
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