Le point.fr s'est livré à une sélection des éditos relatifs au départ de C TAUBIRA. ( voir ci dessous). Comme je l'ai dit hier, cette dame, on peut l'admirer ou la détester. Personnellement, je l'ai en d'autres temps écrit, " elle m’agace". Je trouve qu'elle est clivante et parfois un peu arrogante.Par ailleurs je la considère amplement responsable de la défaite de JOSPIN en 2002. ( rappelons que Chevènement, lui, avait quitté le gouvernement depuis belle lurette quand il s'est présenté aux présidentielles). Bref, tout cela est du passé et je pense que C Taubira n'en à "rien à foutre" de ce que pense tel ou tel, et elle a bien raison.Cela dit, je pense que l'on ne peut mettre en cause son honnêteté intellectuelle et qu'elle est "une femme de valeur" et aux convictions chevillées au corps.
La question qui se pose est désormais:" Et maintenant?" L'on ne peut s'imaginer un seul instant qu'elle va rester longtemps silencieuse......Et de là à penser que les frondeurs trouveront en elle le ciment qui leur manque, il n' y a qu'un pas ! Bref, pour Hollande, c'est une difficulté supplémentaire ! En total échec dans le domaine économique, le voilà en difficulté sur le terrain idéologique!
En politique, il ne faut jamais dire "jamais", mais personnellement, je pense qu'il y aura un "avant" et un "après" Taubira et que le président peut "remonter ses manches".
Les Échos (Cécile Cornudet)
« La nouvelle formule sur la déchéance de nationalité permettra peut-être à François Hollande de sauver sa révision constitutionnelle, et, partant, l'image d'artisan de l'unité nationale qu'il voulait construire après les attentats du 13 novembre. Mais à quel prix ! Christiane Taubira démissionnant, c'est le divorce avec sa gauche qui se trouve ainsi scellé. Presque quatre ans jour pour jour après le discours du Bourget, la synthèse entre les gauches (réformiste, redistributrice, morale) à laquelle il était parvenu vient d'exploser en vol. (...) »
Le Figaro (Paul-Henri du Limbert)
« (...) Il était donc temps qu'elle s'en aille. La guerre contre les djihadistes sera sans merci. Elle réclame au sommet de l'État des hommes et des femmes sans états d'âme ni préventions. Un besoin d'autant plus impérieux que la majorité elle-même éprouve des doutes sur l'arsenal répressif proposé par François Hollande et Manuel Valls. Débarrassés de Christiane Taubira, les réalistes du PS doivent définitivement prendre le pas sur les angéliques. Qu'ils n'aient pas la main qui tremble ! Certes, de là où elle est désormais, l'ex-garde des Sceaux les accablera. Ils pourront en déduire qu'ils sont sur la bonne voie... »
Libération (Laurent Joffrin)
« (...) Avec son départ, l'équipe Valls perd en assise politique ce qu'elle gagne en cohérence. Symbolique, sa démission a aussi une signification stratégique. Persuadé que le centre de gravité de la société française s'est déplacé vers la droite, qu'il s'agisse de l'attitude envers l'entreprise et le marché ou de l'aspiration à une fermeté croissante en matière de lutte antiterroriste et de laïcité, le duo Hollande-Valls trace sa route sans trop s'encombrer de précautions. C'est un fait qu'une partie de la gauche a évolué sur ces questions. Mais cette ligne a son coût. La déchéance de nationalité puis le départ de Taubira heurtent la conscience d'une gauche attachée à ses valeurs. Piquer au centre ou réunir la gauche ? En démissionnant, Christiane Taubira favorise le premier terme de l'alternative. (...)"
La Croix (Guillaume Goubert)
« Christiane Taubira a choisi un registre très sobre pour sa sortie du gouvernement. Les dégâts, pour la présidence de la République, n'en sont pas moins considérables. En tant que chef de l'État, comme précédemment à la tête du Parti socialiste, François Hollande a toujours cherché à tenir ensemble tout l'éventail de sa famille politique. (...) Il sera désormais encore plus difficile pour le chef de l'État de rassembler toute la gauche derrière lui pour le premier tour de l'élection présidentielle de 2017. Peut-être fait-il le pari de gagner au centre ce qu'il perdra à gauche. Mais le risque est grand pour lui de revivre ce qu'il a connu le 21 avril 2002 aux côtés de Lionel Jospin. »
L'Humanité (Patrick Apel-Muller)
« La droite et l'extrême droite s'unissaient dans une même détestation de Christiane Taubira, coupable d'incarner des valeurs de gauche qu'elles exècrent. Leur satisfaction, hier, à l'annonce de la démission de la garde des Sceaux disait tout. Elle acte non seulement l'impossibilité de faire avancer des mesures progressistes dans ce gouvernement mais même de freiner l'évolution vers la droite du tandem gouvernant. (...) Le départ de Christiane Taubira enterre les dernières illusions de nombreux partisans de la gauche, qui trouvaient encore en elle un port d'attache au gouvernement. Avec elle, le pouvoir se prive du symbole qu'elle incarnait, la seule mesure à mettre au crédit de ce quinquennat, le mariage pour tous. (...)"
L'Opinion (Nicolas Beytout)
« Taubira-Leonarda, mêmes dégâts. La crise ouverte par la démission de la garde des Sceaux figure déjà sur l'échelle de Richter des secousses politiques à la même hauteur que la pitoyable affaire Leonarda. Même propension de François Hollande à laisser s'installer puis s'enliser des débats impossibles, même incapacité à empêcher les dérapages de ses ministres, même difficulté à trancher, et au total, même illustration de son incroyable déficit dans l'art de gouverner. (...)"
La Dépêche du Midi (Jean-Claude Souléry)
« (...) Il y allait de la crédibilité d'une ligne politique dure face au terrorisme, bref de la parole donnée par François Hollande au lendemain des attentats de novembre - une parole approuvée par l'immense majorité des Français, qu'ils soient de droite ou de gauche. (...) Enfin, au-delà même de ce versant sécuritaire, c'est une remise au pas générale de la politique réformiste du pouvoir. Elle s'adresse à la gauche tout entière, à tous les ministres qui, dans quelques jours, pourraient former un nouveau gouvernement, elle s'adresse surtout aux Français qui réclament de la cohérence. Et un supplément d'autorité. »
Sud-Ouest (Bruno Dive)
« (...) Quoi qu'il en soit, ce départ fracassant, s'il contribue à une certaine clarification au sein du gouvernement, vient aussi ajouter au désordre croissant de la gauche. (...) Car après Cécile Duflot et les écologistes, après Arnaud Montebourg et les frondeurs, c'est la dernière caution de gauche, selon l'expression consacrée, qui quitte le gouvernement. (...) Le pouvoir va sans doute gagner en cohérence ce qu'il perd en assise politique. Mais en laissant dans la nature une figure aussi emblématique que celle de Christiane Taubira, susceptible de fédérer sur son nom presque toute la gauche de la gauche, François Hollande prendrait un sérieux risque pour 2017. »
L'Est républicain (Philippe Marcacci)
« (...) Avec elle, disparaît en effet la dernière icône de la gauche encore présente au gouvernement. Opération nettoyage terminée. À dix-huit mois de la présidentielle, tout doit être en ordre. Christiane Taubira a ainsi remis les clés de la Place Vendôme à Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls au profil de ministre de l'Intérieur. Pour ce spécialiste des questions de police et de renseignement, la mission paraît donc claire : faire table rase du procès en laxisme intenté à Christiane Taubira. »
La République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau)
« (...) Christiane Taubira fait de la politique comme tout politicien, même si elle le cache derrière la flamboyance de sa poésie d'estrade. Son départ a été minutieusement préparé. On murmure qu'elle aurait écrit un livre en secret. Lorsqu'elle écrit résister, c'est partir, est-ce l'annonce d'une prochaine candidature présidentielle ? Pour François Hollande c'était la première mauvaise nouvelle de la journée. La deuxième est tombée en fin d'après-midi avec un nouveau record de hausse du chômage. »
La Charente libre (Jean-Louis Hervois)
« (...) Le temps du vallsisme pur est venu. Ce n'est pas une victoire pour la Justice, déjà battue dans presque tous les arbitrages engagés par Taubira. Le monde judiciaire ne pleurera pas longtemps une ministre volcanique mais impuissante à juguler la tentation autoritaire installée aux commandes. Elle est restée au coeur des décisions et du pouvoir aux heures les plus difficiles de janvier et de novembre 2015. Mais Christiane Taubira était devenue la caution et non l'inspiratrice. (...)"
La Montagne/Centre France (Bernard Stephan)
« C'est ce qu'on appelle une clarification. Depuis des mois Christiane Taubira jouait en franc-tireur. Elle était, disait-on, la caution de la gauche de la gauche. Mais le fonctionnement de nos institutions est fondé sur la solidarité gouvernementale. La règle Chevènement devrait être la règle pour tous. (...) Le départ de Christiane Taubira est l'ultime phase de la clarification qui aboutit à un gouvernement homogène, social libéral, républicain, autoritaire. (...)"
Ouest-France (Michel Urvoy)
« Christiane Taubira ajoute donc son nom à la liste, de plus en plus longue, des déchus du hollandisme. Car le départ de la dame du mariage pour tous et son remplacement par un expert de la sécurité, Jean-Jacques Urvoas, constituent un choix très politique. C'est Jean-Marc Ayrault qui avait plaidé pour la nomination de cette femme de conviction et d'éloquence, aux côtés de Cécile Duflot, d'Arnaud Montebourg ou de Benoît Hamon. (...) Et c'est sous Manuel Valls que tous sont partis, de gré ou de force, au nom d'une cohérence, sans doute nécessaire, et d'un recentrage qui rétrécissent l'assise de la majorité. (...) »
La Nouvelle République du Centre-Ouest (Denis Daumin)
« (...) La voici libre désormais, elle qui n'était ni tout à fait dehors, ni pleinement dedans. C'est exaltant d'abord et ensuite un peu encombrant. On la crédite d'intentions élyséennes, mais elle a déjà donné. Et la sympathie qu'elle capitalise à gauche est proportionnelle à l'hostilité qu'elle entretient sur l'autre versant. Hier, majorité et opposition se rejoignaient dans l'expression d'un certain soulagement. Reste Char, Prévert, Paul Fort et les autres. Ce sont des gens de bonne compagnie et assez peu contrariants. »
Le Journal de la Haute-Marne (Patrice Chabanet)
« (...) Toute la question est maintenant de savoir ce qu'elle entend faire de sa liberté retrouvée. L'exécutif peut craindre le pire : dedans, Christiane Taubira parlait beaucoup, dehors elle va totalement libérer sa parole. Visiblement, François Hollande et Manuel Valls privilégient la ligne du moindre risque : réduire la voilure autour d'un axe social libéral cohérent plutôt que subir une véritable cohabitation avec la gauche de la gauche. Cette dernière, il est vrai, n'a pas la puissance de feu de ses homologues grecque ou espagnole. (...)"
Le Républicain lorrain (Michel Klekowicki)
« (...) Avec son départ, Manuel Valls et François Hollande vont sans doute gagner en docilité ce qu'ils perdent en poids politique. S'assurent-ils pour autant de faire voguer la réforme constitutionnelle sur un long fleuve tranquille ? Rien n'est moins sûr. Tant sur la question de la déchéance de nationalité que sur le maintien de l'état d'urgence, l'unanimité affichée il y a quelques semaines encore tend à se lézarder. Et Manuel Valls est bien seul et exposé en première ligne, au moment où commence le grand air du dernier acte. »
L'Alsace (Raymond Couraud)
« Christiane Taubira n'a pas été débarquée, elle a préféré abandonner le navire du gouvernement en creusant un nouveau trou dans la coque. Jusqu'au bout, la garde des Sceaux aura dicté sa loi au président de la République. Peu désireux de se débarrasser de sa caution de gauche, François Hollande aura avalé jusqu'au bout toutes les piques de la rebelle. Cette fois, l'affaire est politiquement plus grave. La ministre de la Justice s'en va et elle libère sa parole. (...) »
Le Courrier picard (Sébastien Lacroix)
« (...) Christiane Taubira était cet ovni politique que le gouvernement devait supporter puisqu'elle était la caution de gauche du président. (...) Mais, maintenant, pour François Hollande, les vrais ennuis commencent. Car Christiane Taubira n'est plus désormais une caution mais une icône de gauche. Elle pourrait bien coaliser autour d'elle ce qu'il reste de la gauche, et faire éliminer François Hollande du premier tour en 2017. »
Les Dernières Nouvelles d'Alsace (Dominique Jung)
« (...) Pour le camp hollandais, désormais plus cohérent mais fort rétréci, le pire scénario serait une candidature présidentielle en 2017. En 2002, modeste candidate des radicaux de gauche, Mme Taubira a recueilli 660 000 voix qui ont manqué à Lionel Jospin évincé du second tour. Au sein de la gauche française confrontée à de mauvais résultats économiques et à de rudes choix idéologiques, la flamboyante sortie de la garde des Sceaux crée un appel d'air à défaut de montrer la voie. »
La Voix du Nord (Hervé Favre)
« (...) Faire plaisir à la droite en désespérant la gauche, c'est une curieuse façon pour François Hollande de préparer 2017. Après Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, déchus de leur rang de ministre à la fin août 2014, Christiane Taubira laisse la place à un proche du Premier ministre. Le gouvernement Valls est aujourd'hui un avion qui vole sans son aile gauche et le remaniement dans l'air ne devrait pas le rééquilibrer... »
Le Midi libre (Jean-Michel Servant)
« (...) Débarrassé de tous ses ministres frondeurs, François Hollande peut désormais rouler en toute confiance. À moins que Christiane Taubira ne lui fasse payer certains virages à droite en lâchant quelques clous sur la chaussée. La revanche d'une justicière en roue libre.
même en remontant ses manches il est battu d'avance
Rédigé par : anonyme | 28 janvier 2016 à 11:15
Le dernier baromètre Politique Odoxa confirme la chute des cotes de confiance de l'exécutif. A droite, le maire de Bordeaux se détache encore
François Hollande et Manuel Valls (-5 chacun) voient leurs cotes de confiance continuer de chuter en janvier, tandis qu'Alain Juppé creuse l'écart à droite avec Nicolas Sarkozy, selon le baromètre Politique Odoxa publié mardi.
A la question, "diriez-vous que François Hollande est un bon président de la République?", seules 22% (-5 points) des personnes interrogées répondent par l'affirmative et 78% (+7) sont d'un avis contraire. Après une forte hausse de 10 points consécutive aux attentats de novembre, le chef de l'État retrouve son niveau d'octobre, selon cette enquête pour L'Express, la Presse Régionale et France Inter.
Rédigé par : les chiffres parlent | 28 janvier 2016 à 11:29
Mdr Flamby qui se présentent à la france. oui il sera battu.
Rédigé par : anonyme | 28 janvier 2016 à 13:36
A 13h36,voilà un commentaire riche et argumenté qui fait de façon très intéressante avancer le débat.N'importe quoi !Et évidemment anonyme.
Rédigé par : GB | 28 janvier 2016 à 14:20
Georges, je te connais suffisamment bien. Tu n'es pas naïf et tu sais très bien que 13h36 n'est autre qu'un frontiste égaré sur ton blog. Etonnant qu'il ne puisse s'exprimer sur le blog de son maître à penser.....sauf que.......
Rédigé par : A Gauche | 28 janvier 2016 à 16:12
Encore moi, pour dire toute l'estime que je porte à cette grande dame qui a été si souvent agressée de la façon la plus ignoble, y compris au parlement par une horde de députés conservateurs machistes et un rien racistes. Le seul benef de ce gouvernement sera finalement le mariage pour tous. Comme tu l'as dit hier.....RESPECT
Rédigé par : A Gauche | 28 janvier 2016 à 16:26
SUR FACEBOOK DAVID NOEL MET UNE LETTRE OU LA FEDERATION COMMUNISTE REMERCIE C TAUBIRA POUR L'AIDE QU'ELLE A APPORTE AUX MINEURS INJUSTEMENT LICENCIES APRES LES GREVES DE 1948.
Rédigé par : Merci C TAUBIRA; | 28 janvier 2016 à 17:31
C'est bizarre en france on respecte toujours ceux qui sont partis
Rédigé par : anonyme | 28 janvier 2016 à 18:25
Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. Jadis, j'ai travaillé dans un établissement de crédit. Lorsque le grand patron de l'époque a pris sa retraite, ses groupies, qui l'appelaient familièrement " Jeannot", disaient - et imprimaient sur les invitations pour son pot de départ à la retraite - " Jeannot l'irremplaçable". Quelques jours plus tard, lorsque son successeur fut désigné, des farceurs imprimèrent un tract : " Cricri, le remplaçant " -)
Rédigé par : anonyme | 29 janvier 2016 à 12:18