On le sait, notre ville a souscrit sous l'ère Dalongeville, de nombreux emprunts à taux structurés -dits toxiques - auprès de la banque franco belge DEXIA. L'envolée récente des taux d'intérêt occasionnée par la dégradation du taux de change €/franc suisse et le refus de négocier de DEXIA, sans doute en raison de ses difficultés financières, ont mis notre commune dans une impasse faisant plâner la menace d'un dénouement au contentieux. La restructuration annoncée de la banque franco belge, avec l'entrée probable de fonds publics dans son capital, va peut-être changer la donne et, on l'espère, faciliter les renégociations avec les collectivités locales, qui, comme notre ville, sont asphyxiées par la hausse vertigineuse des taux.
Dexia : les collectivités locales attendent des solutions
LEMONDE.FR Avec AFP | 04.10.11 | 19h03 • Mis à jour le 04.10.11 | 19h29
Les collectivités locales s'inquiètent. Avec la crise qui touche la banque franco-belge Dexia, longtemps considérée comme leur banque attitrée, leur manque de visibilité préoccupe. "On voit qu'il y a le feu" a déclaré Claude Bartolone (PS), président du conseil général de Seine-Saint-Denis, rappelant avoir été un des premiers à alerter l'opinion, "dès 2008", sur la situation de Dexia et sur les emprunts toxiques que la banque leur proposait.
Pour Jean Fernandez, maire de Saint-Cast-le-Guildo, dans les Côtes-d'Armor, "ce qui arrive aujourd'hui c'est la conséquence d'un manque de compétence : ils ont été capables de construire une machine atomique qui leur pète dans les mains". Le maire poursuit actuellement Dexia pour ces emprunts toxiques.
QUI POUR PRÊTER AUX COLLECTIVITÉS ?
A Montech, dans le Tarn-et-Garonne, la mairie, qui administre quelque 6 000 habitants, aimerait revenir à des emprunts beaucoup plus sécurisés et renégocier les prêts contractés jusqu'en 2038 par la précédente municipalité (UMP) chez Dexia.
"On va rembourser nos emprunts normalement et l'éventuel démantèlement de DEXIA n'aura pas tellement de conséquences pour nous puisque cette banque n'est qu'un de nos prêteurs", a indiqué pour sa part un responsable de la région Alsace, gérée par la droite.
Alors que la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque Postale pourraient reprendre une partie des activités de Dexia, la question, dit Claudy Lebreton, président socialiste de l'Assemblée des départements de France, "c'est qui prend la partie prêt des collectivités".
UNE CRISE DES EMPRUNTS TOXIQUES
"Si c'est la CDC c'est solide, si c'est la Banque postale, c'est moins bien car sa gestion est très lucrative", ajoute cet élu des Côtes-d'Armor, qui a siégé au conseil de surveillance de Dexia de 2002 à 2004.
La situation de la banque franco-belge pose d'autres questions, selon M. Bartolone : "Quid de l'engagement financier de l'Etat pris en 2008" pour sauver la banque de la crise des subprimes ? "Quels engagements a-t-on pour que le démantèlement de Dexia ne vienne pas contaminer La Banque postale ou la CDC, quelle structure va être mise en place pour régler la crise des emprunts toxiques" placés par Dexia ? L'Etat doit prendre ses responsabilités et "fixer les règles du jeu", souligne-t-il. La crise des liquidités, à laquelle s'ajoute l'affaire Dexia, "peut affaiblir le financement de l'investissement local, qui représente 75 % de l'investissement public en France".
"Si les actifs de Dexia passent à La Banque postale et la Caisse des dépôts, cela revient à reporter ses créances sur des structures 100 % publiques et il faudra trouver des solutions parce que les pertes devront être payées, soit par l'Etat, soit par les collectivités", prévient Maurice Vincent (PS), maire de Saint-Etienne.
UNE AGENCE DE FINANCEMENT COMME SOLUTION
Les emprunts toxiques, contractés entre 2002 et 2008, s'élèvent à 10 milliards d'euros, souligne M. Vincent, mais d'autres banques sont concernées. C'est pour cela qu'il propose "la création d'une structure de défaisance, financée par une taxe générale sur l'activité des banques", pour en venir à bout.
Le problème du financement des investissements locaux "est très différent", poursuit le maire stéphanois, jugeant que la création annoncée récemment d'une "agence de financement des collectivités locales peut être une solution". Point de vue partagé par Philippe Laurent (DVD), président de la commission finances de l'Association des maires de France.
Olivier Régis, directeur général du Forum pour la gestion des villes, organisme paritaire chargé de développer les idées novatrices dans le management public, soutient de son côté l'idée d'un site Internet qui permettrait aux collectivités d'exprimer leurs projets et aux banques de proposer des solutions.
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