Cimares commente régulièrement l'actualité politique sur notre blog et porte, en général, un jugement sans concessions sur les us et coutumes relatifs au microcosme politique local.
Certains voient dans ses commentaires un regard lucide et clairvoyant, d'autres s'inquiètent que l'on caricature ainsi la classe politique locale dans un registre s'apparentant de près ou de loin à celui du "tous pourris". Il est vrai que de nombreux élus de gauche ont l'impression de faire le maximum dans un contexte pas facile et supportent mal qu'on les considère uniquement comme des profiteurs ou des serviteurs d'un système.
Toujours argumentés, courtois, sincères et signés, les commentaires de Cimares dénotent et font en tout cas référence au sein de la blogosphère locale où il est de bon ton de calomnier sous couvert d'anonymat.
La semaine dernière, il nous a fait parvenir, en commentaire, son analyse sur la poussée du FN dans notre secteur. Une analyse que l'on peut mettre en parallèle avec l'article paru hier sur l'impuissance des politiques qui serait, en partie, à l'origine du pessimisme des français.
Avec son accord, nous la publions, ce jour, et laissons à chacun le soin de s'en faire sa propre opinion .
"Indépendamment des raisons qui ont amené Mme Le Pen à faire son choix, nous ferions bien de nous interroger sérieusement sur ce qui amène le Front National à disposer d'un tel succès dans le Pas de Calais.
Rappelons que c'est le deuxième parti qui s'assure les meilleurs scores aux élections depuis quelques scrutins. Sauf à s'imaginer que les citoyens de ce département s'approprient les thèses racistes et xénophobes, ce que je ne pense pas un seul instant, nous ferions bien de regarder sans concession ce qui se passe et comment cela se passe dans le parti régissant tous les leviers de ce département.
Peut être s'apercevrait-on que le citoyen a plus tendance à subir qu'à être acteur de son devenir. Peut être s'aperçoit-il, sans l'avouer ouvertement, de la puissance des tenants du pouvoir qui font tout pour éviter de le partager. Peut être a-t-il indisciblement conscience que ce pouvoir, dont il est détenteur, lui est subrepticement confisqué depuis longtemps ? Peut être s'interroge-t-il sur la façon de l'exprimer, connaissant les risques qu'il prend s'il lui plait de dénoncer certaines pratiques qu'il réprouve intérieurement ? Peut-être qu'il préfère baisser la tête tout en n'en pensant pas moins et se réfugier dans un vote de protestation dans les urnes ? Peut être qu'il trouve le discours véhiculé par l'extrême droite digne d'être entendu lorsque celle-ci développe quelques principes républicains sur lesquels s'assoient allègrement ceux qui se disent à gauche ? Et, si, tout simplement les citoyens de cette région en avaient marre de ces professionnels de la politique qui ont trouvé dans cet exercice un bon moyen de gagner leur vie d'une manière un peu moins pénible et un peu plus rémunératrice que le travail de droit commun qui se fait rare ? Le tout, en faisant en sorte de n'accepter dans leur milieu que la reproduction d'un système dont les tenants veulent surtout éviter tout changement ?
Il est tout aussi curieux et inquiétant d'observer qu'aucune campagne de mise en garde n'est lancée par les tenants du système 62 sur le danger représenté par ce que signifie un mouvement qui puise ses racines dans la xénophobie et le racisme. Où est donc le souffle de ceux qui ont pris les rennes en main au lendemain de la libération parce qu'ils avaient eux-mêmes pris leur destin en main dans le cadre de la Résistance ?
Au moment où il serait bon de donner du sens à l'action, au moment où la campagne électorale devrait rappeler quelques valeurs, rien n'apparait...mais il est vrai que l'électeur pourrait s'interroger sur la réalité du discours quand ils connaissent l'action. CQFD"
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