(photo provenant du site rue 89)
Décidément, Marine Le Pen aura bien du mal à convaincre dans son entreprise de dédiabolisation du Front National. En course face à B. Gollnish pour obtenir la présidence de ce mouvement en lieu et place de son père, il semble de plus en plus évident que pour convaincre une partie de sa base militante, elle se soit vue contrainte de lâcher un pavé dans la mare en comparant les prières des musulmans dans la rue dans certaines villes de France à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ces propos inadmissibles ont été condamnés par l’ensemble de la classe politique française et nous nous inscrivons évidemment dans cette mouvance. Il est, d’ailleurs, inconcevable que dans un pays laïc où la liberté de culte est inscrite dans la loi, une personnalité politique tienne de tels propos sur ce qui appartient au domaine du « privé ».
Ces outrances de M. Le Pen replacent, en tout cas parfaitement, le Front National face à ses réalités, à savoir qu’il est un mouvement profondément ancré à l’extrême droite et hostile aux étrangers.
La couche de ripolin d’inspiration sociale que cherche à apporter M. Le Pen, en rebondissant de façon populiste, sur les méfaits de la crise économique, ne résistera pas longtemps aux exigences de l’électorat traditionnel du front national.
Soit elle devra prendre des positions claires – ce qu’elle semble décidée à faire - sur les étrangers (essentiellement sur ceux d’origine musulmanes), soit il est à parier qu’une scission s’effectuera au sein de l’extrême droite entre les pro Gollnish et les pro Le Pen, avec évidemment des conséquences négatives en terme d'image et de voix électorales.
Face à ses questions existentielles, les atermoiements de Marine Le Pen démontrent de façon flagrante les limites du changement qu'elle prétend incarner. En gros, il ne suffit pas de vouloir changer l’image du FN, encore faut-il le pouvoir !
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