PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE CARON > [email protected]
Une pétition réclamant votre démission circule sur le net à l'initiative d'un ancien conseiller régional de gauche. Le FN et d'autres partis dénoncent votre incompétence. Que leur répondez-vous ?
>> Pour ceux qui ont beaucoup à dire, qu'ils m'excusent, j'ai beaucoup à faire.
C'est ce que j'ai écrit dans l'édito de notre nouveau magazine municipal. Mon équipe et moi-même sommes dans l'action. Les autres sont dans l'observation, la sentence, l'humeur... Je n'ai pas de temps à perdre.
Vous n'avez donc pas l'impression d'être quand même un peu débordé par les élus FN en conseil municipal ?
>> Non. Ils sont dans un jeu de rôle, dans la politique-spectacle. Et je reproche à la presse de ne pas dénoncer ce comportement anti-démocratique, qui vise à ne pas reconnaître dans ses fonctions un maire légitime. Moi aussi, si j'étais dans l'opposition, je pourrais facilement remarquer la virgule qui manque dans une délibération...
Marine Le Pen a d'autres talents que l'orthographe, non ?
>> Du talent pour jouer dans les Fourberies de Scapin, pas pour gérer une ville.
Vous annoncez que d'ici fin décembre, vous aurez résorbé de trois quarts le déficit budgétaire d'Hénin, qui était de 12,7 millions d'euros à votre arrivée il y a un an. Comment est-ce possible ?
>> Gérer les finances d'une ville, c'est rentrer dans une procédure de rigueur, de transparence, de respect des appels à marché public. Nous sommes dans la stricte observance de la rigueur budgétaire préconisée par la chambre régionale des comptes (CRC).
Ça, c'est de la théorie. Concrètement, ça se traduit comment la rigueur ?
>> On veille par exemple à ne commander des travaux que lorsqu'on est sûr de pouvoir les payer. Les indemnités des élus ont baissé de 30 % et ils n'ont plus aucun frais de bouche ou de déplacements.
Les frais de réception sont limités au strict minimum. Le parc téléphonique a été divisé par quatre, les achats d'ordinateurs ont été gelés et les achats de fournitures et de mobiliers freinés. Nous imposons des restrictions de chauffage et d'éclairage. Et l'entretien des espaces verts nous coûte 0 E contre 600 000 E sous Dalongeville (qui avait recours à une société extérieure, ndlr). Nous, on s'est débrouillé avec nos agents. Normalement, il faut 1 employé par hectare. Nous avons 75 hectares à Hénin et seulement 46 personnes, dont plus de la moitié toujours en arrêt maladie.
C'est une donnée inquiétante...
>> Vous savez, une partie des agents a vraiment été marquée par les affaires de la ville.
Ils ont vu leur maire et un premier adjoint aller en prison et ils ont vraiment du mal à s'en remettre. Les autres, c'est différent. Les congés maladie dans la fonction publique, c'est un problème qui n'est pas propre à Hénin.
Vous affirmez également qu'à la fin de cette année, vous aurez réglé les 9 millions d'euros de factures impayées. Merci à la rigueur ou aux contribuables héninois ?
>> Nous avons effectivement payé ces factures grâce à la seule ressource dont dispose une commune : les impôts locaux. Mais nous ne les avons pas augmentés. C'est le Préfet qui a décidé d'une hausse de 10 % en juillet 2009, avant notre mandature.
Et la masse salariale trop importante, un vrai problème pointé du doigt par la CRC ?
>> On table sur les départs en retraite et on ne passe pas les temps partiels aux 35 heures. Nous menons actuellement des négociations syndicales pour baisser cette masse salariale de plus de 20 millions d'euros à 18 millions, comme le préconise effectivement la CRC. Mais je vous rappelle qu'il n'y a pas de licenciement dans la fonction publique.
Les gens sont pris en charge par le centre de gestion et des propositions de reclassement leur sont faites.
Le tramway enfin. Vos adversaires vous reprochent un manque de concertation publique...
>> Comité consultatif, expo, rencontres publiques : nous sommes certainement l'une des communes du bassin minier qui a le plus communiqué sur le tramway. Nous allons proposer deux tracés à la population : l'un en hypercentre, l'autre plus excentré, par la mairie. Mais de toute façon, les cartes sont dans les mains du syndicat mixte des transports (SMT), qui ne peut pas se laisser aller à toutes les fantaisies de chaque commune. w
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