La récurrence des manifestations lycéennes et étudiantes traduit bien le malaise que ressent la jeunesse actuellement. Il ne se passe plus une année sans que celle-ci ne descende dans la rue. Malaise à l’école, précarité, absence de débouchés, inquiétude légitime face un avenir aux perspectives incertaines, tout cela justifie bien que nos enfants se fasse entendre.
Pourtant, le mouvement lycéen sur les retraites peut étonner. En effet, pourquoi se mobiliser si largement sur une question qui ne les concernera que dans 50 ans ?
Anne Muxel, directrice de recherches en sciences politiques au cevipof , a cherché à décrypter, sur le site rue 89, les tenants et les aboutissants de cette mobilisation.
Comment analysez-vous l'émergence de ce nouveau mouvement lycéen ?
Il vaut mieux parler de mobilisation que de mouvement structuré. La question de la réforme des retraites est venue amplifier encore la grande inquiétude ressentie par les jeunes face à leur avenir professionnel immédiat, puisque les jeunes connaissent de plus en plus de difficultés pour entrer dans la vie sociale adulte.
La perspective que l'autre bout de leur vie professionnelle -qui n'est certes pas dans une temporalité immédiate- serait elle aussi moins favorable que pour les générations précédentes a renforcé cette inquiétude.
« Une jeunesse mobilisée contre Sarkozy »
Les lycéens manifestent-ils contre la réforme des retraites ou quelque chose de plus large ?
C'est la jeunesse scolarisée qui manifeste, pas la jeunesse au travail. C'est une jeunesse que l'on sait davantage orientée à gauche qu'à droite, une jeunesse qui se mobilise contre ce gouvernement de droite et contre Nicolas Sarkozy.
Les discours sécuritaires et les affaires politiques de cet été ont accru l'antisarkozysme, qui est partagé par une large partie de la jeunesse scolarisée. Cette mobilisation sert aussi de prétexte pour exprimer une exaspération, une volonté de changement.
C'est donc aussi un mouvement politique…
La protestation politique est devenue un outil d'expression démocratique très familier pour les jeunes depuis une vingtaine en France.
A l'occasion de toutes les réformes du système éducatif, le mouvement lycéen et étudiant est toujours descendu dans la rue et a souvent obtenu gain de cause, quels que soient les gouvernements, de droite comme de gauche. Il y a aussi ce côté rituel et initiatique de leur entrée en politique, même si cela ne se fait pas dans un cadre structuré.
« Ils ne sont pas instrumentalisés »
Les lycéens sont-ils, selon vous, instrumentalisés ou agissent-ils de manière autonome ?
Contrairement à ce qui est dit, je ne pense pas qu'ils soient instrumentalisés. Dès qu'ils s'expriment en politique, dès qu'ils s'engagent, dès qu'ils manifestent, les jeunes sont depuis toujours soupçonnés d'être manipulés ou récupérés.
Mais il y a évidemment des forces politiques qui ont tout intérêt à voir les jeunes dans la rue, comme aujourd'hui l'opposition et les syndicats, car ils donnent une très forte visibilité à la contestation, par leur disponibilité et leur énergie contestataire.
On a tendance à ne pas vouloir reconnaître que des jeunes soient déjà en prise avec la société. Toutes les études sur la socialisation politique montrent que c'est tout au long de l'enfance et de la jeunesse que se construisent les choix et les opinions politiques. Sans compter que la plupart vont certainement voter en 2012.
C'est renvoyer à la jeunesse une image extrêmement négative d'elle-même que de la considérer comme dépendante. Il faut entendre cette contestation, tout le monde y a intérêt.
« Pas sûr que cela fasse pencher la balance »
Faut-il les entendre sous peine de voir les incidents s'amplifier ?
Personne n'a intérêt à ce que la situation s'envenime. Ni le gouvernement qui a pour consigne de rester ferme mais qui doit avoir peur de revivre le drame de la mort du jeune Malik Oussekine en 1986. Ni l'opposition qui verrait ses revendications affaiblies. Ni les jeunes eux-mêmes qui seraient discrédités. On assiste à une radicalisation des jeunes du fait de la société en crise, mais cette radicalisation peut se faire sans violence.
Cette mobilisation lycéenne peut-elle faire pencher la balance du côté de l'opposition ?
Sans faire de pronostic hasardeux, le gouvernement paraît assez ferme et je ne suis pas sûre que cela fasse pencher la balance. Mais il faut absolument entendre leur peur de l'avenir, ce que les politiques sont généralement frileux à faire.
"autant vous le dire"de ce matin
j'ai également été quelque peu choquée par les propos de "claire"ou pseudo ou pierre paul jacques....peu importe,quel que soit l'auteur,c'est vraiment très courageux.fallait il prendre cela à la rigolade?en tout cas cela ne m'a pas rendue joyeuse,en effet,évoquer et utiliser le handicap à des fins bassement politiques...plus rien n'est respecté.
j'ai oeuvré 30 ans au service d'enfants et d'adultes handicapés,et "claire"devrait revoir sa copie car manifestement,elle ne maîtrise pas son sujet...
courage,claire,il y a des formations pour cela.
Rédigé par : C.V | 22 octobre 2010 à 18:37
petite info sympa pour "claire"
I.R.T.S.:institut nationnal travailleurs sociaux
c'est l'école qui forme les travailleurs sociaux de la région au difficile métier d'éducateur spécialisé dont je suis issue,et dont je suis sortie "major de promo"en 85.
pour plus d'info,me contacter directement sur ce blog.
Rédigé par : C.V | 22 octobre 2010 à 19:54
Ne vous inquiétez pas, Claire.
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Rédigé par : cimares | 23 octobre 2010 à 18:28
ce brave cimares , véritable encyclopedie politicienne , il a tout vu et tout compris , il est la solution à tous nos maux ,
mais franchement , parler des aveugles en citant claire ,
çà me laisse sans voix
Rédigé par : des jeux de mots laids pour les gens betes | 26 octobre 2010 à 13:03