Le mois de Février est celui de tous les burlesques. Ici et là carnavaleux et villageois bénévoles s’en donnent à cœur joie pour apporter le petit grain da folie permettant aux mois d’hiver de paraître plus doux. Bons usages, belle coutume.
A Nice, c’est le roi des mascarades qui sera brûlé sur la grève de La Baie des Anges, après avoir fait la joie des petits et des grands. A Dunkerque, une fois les harengs jetés en nourriture à la foule en liesse, ce sera la fête populaire.
Le privilège d’Hénin Beaumont, c’est d’être une mascarade permanente.
Il est nul besoin de sortir le barbu Liétard (géant local consigné au placard) pour donner le ton de la cavalcade. A Hénin Beaumont, c’est le carnaval non stop. Le spectacle est en mairie.
J’ai assisté à un de ses grands moments, le 12 Février 2009, dans les salons de l’Hôtel de Ville (Conseil municipal).
Les grosses têtes en papier mâché peint trônaient sur les hauteurs, les elfes pâlots étaient répartis un peu plus bas, comme soumis, pour faire nombre.
Ce soir là, ce furent les petits ( par le nombre) mais valeureux représentants du peuple, les privés de grade qui firent le spectacle, obligeant les princes ( de pacotille) installés à de nombreux conciliabules, à des douceurs langagières inhabituelles, à des sursauts verbeux et colériques, à des pirouettes osées mais souvent mal venues et contraires à leur nature ordinaire.
Ce fut, en tout état de cause, comme à son habitude, JP Chruszez, en clown blanc, maître de balai, toujours en contre-emploi, mentor d’un G.Dalongeville très diminué dans son éloquence ordinaire et péremptoire, qui menait les festivités. Des entrechats furent légion, à contre mesure le plus souvent, comme si le maître, avant de répondre, devait obtenir l’aval de son vassal.
Quelques bouffons de bas étage, du camp des meneurs de jeux y sont allés de leurs couplets sur joués et hors de propos, un dénommé Creuze a su déclencher l’hilarité du public venu nombreux par le décalage entre ses mots et ce qu’il n’avait pas compris de l’histoire qu’on était en train de conter…
Il y eut aussi des moments de surprises et d’étonnements avec des visages marqués à la fois par la tristesse et par la vigueur des très nombreuses et justes attaques. Pas de lancer de fleurs durant cette soirée, que des épines, aux meilleurs moments, par une opposition déterminée et documentée.
Oui, il est grand temps que cesse la duperie, les mensonges, les vaines et fausses promesses.
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