Premier Conseil Municipal de l’ère Dalongeville II, hier soir
.Au programme
: le Compte Administratif 2007, et le Débat d’Orientation Budgétaire, plus quelques délibérations d’affaires générales.Dès la présentation du CA 2007, le ton est donné : n’en déplaise à Dalongeville et sa majorité, l’opposition républicaine s’opposera, et ne sera pas " constructive " dans le sens que GD voudrait bien lui donner.
Daniel Duquenne, très à l’aise sur le chapitre financier, a démontré les très nombreux points d’inquiétude soulevés par l’étude de quelques postes, notamment ceux des charges de personnels (+ 72% par rapport à 2000), de communication de la ville (+167% par rapport à 2000), de prestations de gardiennage (+73%), des indemnités électives (+74%), de voiries et éclairage public (respectivement –76% et – 95%), de la culture (plus aucun investissement depuis 2004), et de l’entretien des bâtiments scolaires (en baisse constante depuis 2003, et 10 fois moins en 2007 qu’en 2000 !)
En conséquence, les 3 élus de l’Alliance Républicaine ont voté " contre " le CA 2007.
Intervention de Daniel Duquenne :
Après la présentation de l’évolution des principaux postes budgétaires depuis 2001, vous conviendrez qu’il est impossible de vous accorder le moindre quitus ! 7 ans après votre arrivée, la situation d’Hénin Beaumont est d’une extrême fragilité. Cette fragilité est aujourd’hui confirmée par ce Compte Administratif 2007, avec un excédent de fonctionnement très minime, et une section d’investissement où la part consacrée aux équipements est ridicule. Cette situation est aggravée par vos choix de gestion municipale, une gestion que nous avons déjà, à plusieurs reprises, qualifiée de gestion à l’emporte-pièces, et clientéliste. Nous sommes très pessimistes pour l’avenir. Vos marges de manœuvre n’existent pas. L’endettement reste haut, le patrimoine a été bradé et la pression fiscale, déjà insupportable pour les Héninois, a atteint son plafond. Nous voterons donc contre le Compte Administratif 2007.
Les ritournelles ne font pas le printemps
Je ne reviendrai pas sur le contenu de cette séance du conseil municipal et ce pour deux raisons :
- le compte rendu qui en est fait ci-dessus est fidèle aux interventions des conseillers de l’AR
- car de débat (que les différentes zones d’ombres pourtant recommandaient) point il n’y eut.
De l’interprétation des propos tenus par madame COGET et messieurs COTARD et DUQUENNE, je retiendrai les artifices conduisant le 1er magistrat et quelques uns de ses fidèles préalablement désignés à privilégier une stratégie d’évitement et de dénigrement. Artifices en effet que celui de répondre en se satisfaisant d’accusations aussi puériles que stériles.
· Ainsi en est-il de la légitimité d’un maire conférée par le suffrage de mars 2008 et qui pourtant ne serait pas acceptée par les membres de l’AR. Cette légitimité, cher Gérard, je la respecte. Elle vous attribue des droits. Puissiez-vous ne pas oublier que ces droits n’ont de sens et de respectabilité que conjugués aux charges confiées.
· Ainsi en est-il de l’attitude de ce mouvement s’évertuant à revendiquer une campagne permanente. Très cher Gérard, le projet de l’AR n’est pas un outil de campagne, ne vous en déplaise. Il est le fruit de ce en quoi et ce pourquoi nous croyons et continuons à œuvrer.
· Ainsi en est-il de la très haute responsabilité d’un fonctionnaire quant au bilan - catastrophique, il va sans dire - politique héninois en 2001. Très cher Gérard, s’il est possible pour des abrutis d’établir quelques comparaisons entre la mairie d’Hénin Beaumont et une Société Générale aux prises avec un scandale financier, vouloir comparer Daniel Duquenne à Jérôme Kerviel est tout aussi grotesque, même si tous deux ont la lettre « e » dans leur prénom.
· Ainsi en est-il de la volonté d’apparenter l’attitude des représentants de l’AR à celle prêtée à ceux du FN. Sans doute l’absence de S. Briois et Marine Le Pen occasionne chez certains un manque psycho-physiologique : Celui de ne pouvoir s’afficher comme rempart d’un extrémisme dans le seul but vise à justifier le sien.
Quel plus bel hommage, très cher Gérard, que celui rendu à cette opposition constructive par trois de vos adjoints dont le visage, je vous l’assure, à l’écoute de l’argumentaire précis et développé par les 3 représentants de l’AR, n’était pas celui de la raillerie ou de l’indifférence !
Quel plus bel hommage, très cher Gérard, que celui de madame Lienemann, s’embarquant, d’un ton professoral, dans une explication technico-politico-administrativo-stratégico-budgétaire visant à mettre un terme à vos souffrances. Ceci, je l’ai bien compris. Je ne puis, bien que membre de l’Annexe du Rectorat, en dire autant de son explication. Ah ! J’ai comme l’impression que d’autres participants à ce conseil se sentent rassurés …
Que dire également de ce satané désengagement de l’Etat, bien belle bouée de secours dont l’utilisation répétée et collective finira par amoindrir ses dispositions à la flottaison. Entendons-nous bien, je n’ignore pas pour les communes et EPCI le poids afférent au transfert de compétences cédées par les gouvernements de ces 30 dernières années. Mais je ne peux non plus, dans un contexte en outre où nombre de Régions et de Départements font l’objet d’un pilotage socialiste, me satisfaire de ce paravent. Cette aptitude à la redondance et à la fausse nostalgie est un crime politique. Que vous feignez de vous en étonner ne m’amuse plus guère. Si cette attitude vous dispense de faire des choix et de définir des priorités d’intérêt collectif, puissiez vous comprendre que cela vous soit à minima reproché par l’opposition.
Ma foi, je m’emporte et pour m’en excuser concluerai mon propos de manière plus positive. Deux « engagements » annoncés par vos soins m’y invitent en effet pleinement.
- présenter en Conseil Municipal l’identité des 2 conseillers à votre cabinet embauchés prochainement dés le recrutement réalisé. Il est vrai que pour l’un deux, j’avoue, bien que n’étant point devin, avoir une petite idée …
- réfléchir à l’élaboration d’un journal municipal garantissant un espace d’expression à l’opposition ; même s’il me tarde de voir sa parution, je ne vous ferai pas l’affront de citer les textes régaliens instituant depuis tant d’années ce droit…
Et pour vous attester de ma réelle volonté à œuvrer modestement au sein d’une opposition constructive, ce simple conseil, très cher Gérard : Les ritournelles ne font pas le printemps. En l’acceptant, vous comprendrez probablement la nuance qu’il convient d’opérer entre une opposition constructive et une opposition bâillonnée.
Rédigé par : What else ? | 10 avril 2008 à 15:06